Ange M’poli M’TOAMA
Pas de dénouement dans les affaires Carlos Adonhouannon et Steve Amoussou. Les deux prévenus étaient hier devant la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (Criet) dans deux procès différents. Aucun n’a donné lieu à une réquisition, encore moins à un délibéré. Le procès du présumé chroniqueur anonyme est renvoyé au 27 janvier 2025 pour continuation, réquisitions et plaidoirie alors que celui concernant le détournement de 4 milliards à la Direction Générale des Impôts (DGI) se poursuit ce jour avec de nouveaux éléments.
Comme annoncé, le procès très attendu de l’ancien régisseur de la Direction Générale des Impôts (DGI), Carlos Adohouannon, s’est ouvert ce lundi devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). Accusé de détournement de plus de 4 milliards de Francs CFA, l’ex-régisseur a comparu aux côtés de sept autres prévenus. Le détenu a plaidé non coupable des accusations portées contre lui. Ces charges incluent l’association de malfaiteurs, le détournement de deniers publics, le blanchiment de capitaux et d’autres infractions connexes. De plus, un nouvel accusé a été présenté au cours de ce procès. Le directeur général des ressources (DGR), Lambert Gustave Ablet, accusé de complicité a été appelé pour comprendre les irrégularités, notamment la mise en demeure de Carlos Adohouannon de clarifier la situation du chèque disparu. En effet, des chèques lui appartenant ont été retrouvés chez l’ex-régisseur, ce qui a alimenté les soupçons sur son implication dans l’affaire. Lors de sa déposition, Lambert Gustave Ablet a rejeté les accusations, affirmant ne pas savoir ce que Carlos Adohouannon a fait des fonds détournés.
Après l’inculpation des prévenus, c’est le représentant de la Direction Générale des Impôts, le nommé Pascal D. qui est passé à la barre pour apporter des éclaircissements sur les faits reprochés aux accusés. Selon le représentant de la DGI, plusieurs millions FCFA confié à Carlos Adohouannon ont disparu, a révélé le rapport d’audit. Il a indiqué que l’argent était gardé dans un coffre fort dont Adohouannon avait la charge. Les fonds volés sont des fonds de primes, de fonctionnement et de caisses. Carlos Adohouannon s’occupait-il seul des fonds ? La réponse du représentant de la DGI est négative. La gestion de ces fonds par Carlos Adohouannon est également contrôlée par l’inspection générale des services (IGS).
Il est à rappeler que le scandale remonte à septembre 2019, lorsque Carlos Adohouannon a disparu avec un chèque de 224 millions FCFA destiné à certifier un paiement. Ce geste a attiré l’attention des autorités, menant à un audit de l’Inspection Générale des Finances (IGF). Les investigations ont révélé une disparition de fonds estimés à plus de 4 milliards FCFA, gardés dans un coffre-fort sous la responsabilité exclusive de l’ex-régisseur. Après plusieurs mois de cavale, Carlos Adohouannon a été arrêté au Sénégal avant d’être extradé au Bénin. Après une matinée marquée par des échanges tendus, l’audience a été suspendue à 13h14 avant de reprendre une heure plus tard. Elle s’est finalement achevée à 17h15, pour être reportée pour ce jour 21 janvier 2025.
Affaire Steve Amoussou, un énième report
Quant au procès de Steve Amoussou, il a été renvoyé au 27 janvier 2025 pour continuation, réquisitions et plaidoirie aussitôt après son ouverture. En effet, le ministère public s’est absenté et l’affaire n’a pas été traitée. Il s’agit d’un cinquième renvoi depuis le début du procès. Déjà, les conseils du prévenu avaient soulevé, il y a quelques semaines, des exceptions de nullité devant la Cour Constitutionnelle. Pour la première saisine, l’instance a déclaré le recours irrecevable mais ils n’ont pas démordu. Ils ont de nouveau introduit un nouveau recours. Selon la défense de Steve Amoussou, la détention de leur client est un recel du fait des circonstances de son arrestation qui n’a pas été faite dans les règles de l’art. Elle estime que le fait que la Criet a condamné ses kidnappeurs devrait entraîner sa libération. Mais, jusqu’ici, la Cour n’a pas encore statué sur ce nouveau recours.