Le Bénin marque des points significatifs dans la lutte contre le VIH/Sida. C’est le constat fait ce mercredi 18 décembre 2024 à l’occasion du lancement des travaux de la 6e édition des Journées scientifiques nationales consacrées aux infections sexuellement transmissibles (IST) et au VIH/sida. Cet événement, qui a réuni chercheurs, professionnels de santé, décideurs et acteurs de la société civile à Cotonou, se veut un cadre de réflexion et d’échange pour évaluer les avancées, identifier les défis, et élaborer des stratégies innovantes dans la lutte contre ces maladies.
En effet, ouvertes sur le thème « Objectifs 95-95-95 à l’horizon 2030 : progès, défis et perspectives », ces assises offrent une plateforme aux acteurs engagés dans la lutte, pour partager des solutions innovantes. Selon le président du comité d’organisation, Dr Batchabi Moussa, il est important d’intensifier la collaboration et de renforcer les capacités de ces derniers. Car, précise-t-il, la lutte contre le VIH/Sida ne concerne pas uniquement le traitement, mais aussi la prévention, le dépistage et l’éducation. « Notre objectif est clair, mettre en lumière les dernières recherches et les meilleures pratiques pour la prévention, le diagnostic et le traitement des IST et du VIH (…) Nous devons aussi aborder les défis liés à l’accès aux soins, à l’élimination des stéréotypes et à la stigmatisation », a-t-il affirmé.
D’après le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Petas Enagnon Akogbeto, le Bénin, grâce à des efforts alignés sur les objectifs 95-95-95 (95 % des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) connaissent leur statut, que 95 % d’entre elles soient sous traitement antirétroviral, et que 95 % des patients traités aient une charge virale indétectable d’ici 2030) fixés par l’ONUSIDA, progresse dans cette lutte.
A ses dires, fin 2023, 86 % des PVVIH au Bénin connaissaient leur statut sérologique, 96 % des personnes diagnostiquées suivent un traitement antirétroviral, et 91 % des patients traités atteignent une charge virale indétectable. Ces progrès, salués par Petas Enagnon Akogbeto, directeur de cabinet au ministère de la Santé, reflètent une collaboration étroite entre autorités, partenaires techniques et associations.
Toutefois, des défis importants persistent. La stigmatisation et la discrimination envers les PVVIH restent des barrières majeures à l’accès aux soins. Par ailleurs, la faible adhésion aux traitements, due à des conditions de vie difficiles, freine les avancées, notamment pour les jeunes et les groupes les plus vulnérables.
Ainsi pour relever ces défis, le Bénin, dit-il, mise sur une éducation renforcée et des programmes de sensibilisation adaptés, notamment pour les jeunes et les populations clés ainsi que l’amélioration de l’accès aux soins, grâce à une couverture sanitaire élargie, et une collaboration multisectorielle. « Nous devons travailler main dans la main pour bâtir un avenir où plus aucune vie ne sera perdue à cause de ces infections », a-t-il conclu.