Aaron Foundohou a soutenu sa thèse de doctorat en sociologie du développement ce 4 février 2025, à l’Université d’Abomey-Calavi. Son travail, intitulé « Le vécu du parrainage des élèves à Banikoara », a été réalisé sous la direction d’Abou-Bakari Imorou et la co-direction de Clarisse B. T. Tama. Le jury, présidé par le professeur Ahodekon Sessou C. Cyriaque, était composé des rapporteurs Imorou Abou-Bakari et Tama B. T. Clarisse, ainsi que des examinateurs Amévor Amouzou-Glikpa et Emmanuel Yaou. À l’issue de la soutenance, Aaron Foundohou a obtenu la mention très honorable avec les félicitations du jury.
Sa recherche, s’étendant sur 292 pages, a mis en lumière les expériences liées au parrainage scolaire dans les écoles du département de l’Alibori. Les résultats ont révélé des problèmes d’absentéisme, de décrochage et de faible rendement scolaire, ainsi qu’un rejet croissant du cursus scolaire général au profit de formations de courte durée. L’éloignement des lieux de résidence des enfants par rapport aux établissements scolaires a également été identifié comme un facteur influençant leur maintien et leur réussite scolaire.
En se concentrant sur les causes de la déperdition scolaire des élèves parrainés par DEDRAS-ONG, la recherche a souligné que cette situation a des conséquences graves tant pour les élèves que pour la société. La persistance de la déperdition scolaire est attribuée à plusieurs facteurs, notamment le comportement des acteurs du parrainage, la faible appropriation de la logique du parrainage et l’éloignement des lieux de cours.
Les données recueillies ont également mis en évidence des facteurs explicatifs de la déperdition scolaire dans plusieurs localités, telles que Batran, Toumarou, Kokey, Yandoko, Kpakguèdou et Soumabougou. Les analyses ont révélé que les élèves qui abandonnent l’école sont souvent confrontés à des perspectives d’avenir limitées, ce qui peut entraîner un cycle de pauvreté. De plus, les impacts psychosociaux de cette situation sont préoccupants, car les absences répétées des élèves parrainés sont souvent liées à des sollicitations excessives pour des activités domestiques, de production et de commercialisation.
À un niveau sociétal, la déperdition scolaire représente un coût significatif en termes de perte de potentiel humain et de ressources investies dans l’éducation. Pour remédier à ces problèmes, divers acteurs éducatifs ont mis en place des mesures matérielles, financières, pédagogiques et sociales, qui, bien qu’efficaces dans une certaine mesure, n’ont pas totalement endigué le phénomène, en particulier dans les zones éloignées de Banikoara.
Aaron Foundohou a également mis en évidence la faible appropriation de la logique du parrainage par les acteurs locaux. Il a proposé de favoriser le dialogue communautaire, de développer des actions concrètes et d’établir des relais communautaires pour assurer le bon fonctionnement et la pérennité du parrainage scolaire.
Le jury a exprimé sa satisfaction à l’égard du travail d’Aaron Foundohou. Le directeur de recherche, Abou-Bakari Imorou a souligné son dynamisme et son sérieux, affirmant qu’il a fait preuve d’abnégation et d’assiduité tout au long de ses travaux. Clarisse B. T. Tama a également noté que la mention très honorable avec félicitations du jury témoigne de la créativité et de l’ingéniosité d’Aaron dans ses recherches. Selon le professeur Ahodekon Sessou C. Cyriaque, président du jury, le travail d’Aaron Foundohou a permis de mettre en lumière une réalité peu commune, mais d’une importance majeure, notamment en ce qui concerne le parrainage scolaire dans les zones défavorisées.
