L’Université de Parakou (UP) a une fois de plus célébré l’excellence académique à travers l’École Doctorale des Sciences Agronomiques et de l’Eau. Le vendredi 24 janvier 2025, Enagnon Bienvenue Florent Sèdégan, spécialiste en Production Animale, Santé Animale et Ethnomédecine vétérinaire, a décroché avec distinction son doctorat après une soutenance exceptionnelle.

Son travail de recherche, intitulé « Pratiques ethnovétérinaires de contrôle de la variole aviaire au Sud du Bénin et essais de traitement par Jatropha multifida et Hyptis suaveolens », a été salué pour son caractère novateur, combinant des savoirs endogènes et une méthodologie scientifique rigoureuse. Ce projet de grande envergure lui a valu une mention Honorable, ainsi que l’approbation unanime d’un jury composé d’experts éminents. La soutenance a été présidée par le Dr. ALKOIRET TRAORE Ibrahim, Professeur Titulaire à l’Université de Parakou, entouré d’un jury composé de : Dr. AKPO Yao, Maître de Conférences, Directeur de thèse et Directeur National de l’Élevage du Bénin, Dr. ATTAKPA Yatchégnon Eloi, Professeur Titulaire à l’Université de Parakou, Dr. BENGALY Zakaria, Maître de Recherche au Centre International de Recherche-Développement sur l’Élevage en zone Subhumide (Burkina Faso), Dr. BOKO K. Cyrille, Professeur Titulaire à l’Université d’Abomey-Calavi, Dr. AZANDO Erick Virgile Bertrand, Professeur Titulaire à l’Université de Parakou.
Lors de la cérémonie, le Dr. AKPO Yao a souligné la pertinence du travail de l’impétrant : « Ce projet apporte des solutions concrètes et adaptées à un problème critique de l’aviculture au Bénin, tout en valorisant les savoirs locaux. » La recherche du Dr. Sèdégan s’attaque à un fléau majeur : la variole aviaire, une maladie virale qui ravage les élevages de volailles, affectant ainsi un secteur crucial pour la sécurité alimentaire des populations rurales. À travers une enquête de terrain menée auprès de 385 aviculteurs, il a identifié deux plantes locales prometteuses : Hyptis suaveolens, dont les essais thérapeutiques ont montré une efficacité remarquable, améliorant la santé des poulets infectés dans 90 % des cas.

Jatropha multifida, aux propriétés bioactives intéressantes, mais présentant une toxicité à des doses élevées, nécessitant une utilisation précautionneuse. Ces découvertes, issues d’une combinaison de savoirs traditionnels et d’analyses scientifiques, mettent en lumière le potentiel des ressources locales pour proposer des alternatives durables et accessibles aux aviculteurs. Fort de cette réussite académique, le Dr. Sèdégan nourrit de grandes ambitions pour l’avenir de l’élevage en Afrique. Il a déclaré avec conviction : « Je souhaite mettre mes compétences au service de mon pays et de l’humanité. Mon objectif est de promouvoir les savoirs traditionnels et d’offrir des solutions durables aux défis sanitaires et économiques qui fragilisent nos systèmes d’élevage. » Déjà auteur de plusieurs publications scientifiques, il se positionne comme un acteur clé dans la lutte contre la pauvreté en milieu rural, tout en contribuant à une aviculture plus résiliente et respectueuse des spécificités locales. Enagnon Bienvenue Florent Sèdégan incarne une nouvelle génération de chercheurs africains engagés dans la valorisation des savoirs endogènes. Sa thèse, qui allie pertinence scientifique et impact sociétal, ouvre la voie à des innovations capables de transformer l’aviculture traditionnelle au Bénin et au-delà. Grâce à cette recherche d’envergure, il offre une solution durable à un problème de santé publique et économique, tout en contribuant à la sécurité alimentaire des communautés rurales. Le Dr. Sèdégan devient ainsi un exemple de détermination et de rigueur scientifique au service du développement durable en Afrique.