Ange M’poli M’TOAMA
De fortes personnalités politiques recyclées par Talon. Ils reviennent sur la scène après une traversée du désert. C’est la trouvaille du chef de l’Etat pour préparer les élections générales de 2026 et il ne laisse rien au hasard. En nommant 25 personnalités politiques au Conseil Économique et Social (CES), il fait d’une pierre deux coups. En tant que chef de l’Etat, il remplit son obligation constitutionnelle et en tant que leader de la mouvance, il redynamise sa troupe. Les profils des personnes nommées par le chef de l’Etat conviennent bien pour l’animation politique dans les prochains jours. Le compétiteur-né donne en effet, un nouveau souffle à ses partis politiques pour se refaire une bonne santé notamment dans les localités où il semble perdre de poids. Ces hommes et femmes sont sortis du sérail des deux principaux partis, en l’occurrence l’Union Progressiste le Renouveau (UPR) et le Bloc Républicain (BR). C’est surtout de vieux briscards pour certains qui ont fait la pluie et le beau temps dans leur localité. Certains noms marquent par leur poids politique dans leurs fiefs respectifs.
Un recyclage politique assumé
Parmi les nommés, plusieurs figures emblématiques de l’Union Progressiste le Renouveau (UPR) et du Bloc Républicain (BR) reviennent au devant de la scène. Ces personnalités, qui avaient disparu de la sphère publique après une période de relative traversée du désert, sont aujourd’hui rappelées pour capitaliser sur leur expérience et leur influence locale. Le chef de l’État mise sur ceux-ci pour galvaniser les bases politiques dans les régions stratégiques. Le retour de ces ténors s’apparente à un « rouleau compresseur » politique visant à maximiser l’impact lors des prochaines joutes électorales. En redonnant de la visibilité et des responsabilités à ces personnalités, Talon espère mobiliser les bases militantes tout en renforçant la cohésion au sein de sa majorité. Cette opération s’inscrit dans une stratégie globale où chaque acte semble minutieusement calculé pour garantir un résultat favorable en 2026.
Ainsi, on retrouve parmi les nommés au Ces, des leaders reconnus dans leurs circonscriptions électorales respectives. Jean-Eudes Okoundé, ancien député, demeure une figure de proue dans la 9ème circonscription notamment à Dassa où, il peut désormais surfer sur son statut pour galvaniser la troupe pour les futurs scrutins. Quant à Épiphane Honfo, quoiqu’on dise, il continue de constituer un poids électoral non négligeable dans la 6ème CE et pourra user de son aura politique pour impacter l’électorat au profit de la mouvance présidentielle en 2026. À Cotonou, l’ancien député et maire de Cotonou, Isidore Gnonlonfoun symbolise l’emprise locale de la mouvance présidentielle. Avec son ancrage dans les communautés Xwla et Toffin, il est un atout indéniable dans la mobilisation de l’électorat du Littoral qui en a cruellement besoin au vu des statistiques sorties des urnes aux lendemains des législatives de 2023.
Le retour Gagnant ?
D’autres noms comme Zéphyrin Kindjanhoundé et Gustave Sonon, figures influentes dans la 23ème circonscription viennent s’ajouter aux dinosaures de cette CE pour accentuer l’emprise espérée pour définitivement étouffer l’opposition dans ce fief. Que dire de Safiatou Bassabi Issifou Morou, ancienne ministre de Boni Yayi et Aujourd’hui soutien de Patrice Talon. Cela témoigne d’une dynamique ou d’une volonté de renforcer les bases à travers des figures marquantes de la vie politique et dans la Donga (13ème ou 14ème CE), la bataille s’annonce rude et aucun renfort ne sera de trop pour la mouvance présidentielle. En somme, ces choix reflètent l’ambition de reconquérir des bastions stratégiques tout en consolidant les zones favorables. C’est dire que le retour de ces ténors s’inscrit dans une logique bien pensée. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si le président Patrice Talon, dans ses nominations, a misé sur l’expérience et l’ancrage local desdites figures émérites. Cette stratégie ne se limite donc pas à une simple réorganisation de la mouvance, mais s’inscrit dans une vision à long terme. Pour ainsi dire, chaque nomination au CES répond à un calcul précis visant à optimiser les chances de succès lors des prochaines échéances électorales et seule la vérité des urnes en 2026 nous dira si Talon a vu juste.
