Le décès subit et consternant de trois confrères en l’espace de quelques jours a relancé le débat sur nos rapports avec la mort. D’autant que les défunts étaient dans la fleur de l’âge. En règle générale, les hommes vivent sans souci du lendemain et comme s’ils ne devaient jamais mourir, alors que la mort demeure la seule certitude. Mais alors, lorsqu’elle survient, d’où viennent ces nombreux commentaires, ces leçons de philosophie et ces interprétations à la sauce ésotérique, comme s’il y avait des règles à respecter et des principes à adopter pour vivre dans l’immortalité ? Probablement de l’ignorance crasse de spéculateurs abrutis qui se prennent pour des érudits et des thèses hérétiques de religieux de pacotille. En Afrique, la mort, un phénomène ordinaire programmé dans le logiciel de la vie, est cependant rarement naturelle. On lui attribue des causes aussi multiples que variées, un peu comme si elle arrivait toujours avant son heure. Pourtant, dans le cycle normal de la vie, la mort n’est pas une intruse. Elle en est une partie intégrante, une étape essentielle. D’ailleurs la sagesse africaine a tranché la question depuis longtemps. “La mort est l’aînée, la vie sa cadette ; nous, humains, avons tort d’opposer la mort à la vie.” Moralité spirituelle : soyons humbles et soyons toujours prêts car, nul ne sait ni le jour, ni l’heure.
Anicet