Des millions de méthodes contraceptives sont bloqués dans des entrepôts et menacés de destruction, alors qu’elles sont destinées aux populations des pays les plus pauvres, en particulier en Afrique sub-saharienne. C’est ce qu’ont révélé vendredi 6 juin le journal américain Washington Post et l’agence Reuters, une situation qui s’explique par le fait que les États-Unis, qui devaient en assurer la livraison, ont supprimé une grande partie des financements des programmes humanitaires. Washington tergiverse désormais sur le futur du stock.

C’est une nouvelle conséquence de la suppression d’une grande partie des financements des programmes de l’USAID, l’Agence américaine pour le développement international. D’après l’enquête du Washington Post, le stock en question, entreposé en Belgique et aux Émirats arabes unis, comprend des préservatifs, mais aussi des implants contraceptifs, des pilules et des dispositifs intra-utérins. Le tout pour une valeur de plus de 12 millions de dollars.
Des moyens de contraception initialement destinés en majeure partie aux femmes vulnérables d’Afrique sub-saharienne, notamment les plus jeunes. Si celles-ci sont parfois exposées aux grossesses précoces, d’autres n’ont pas accès aux contraceptifs, faute de moyens ou en raison de conflits.
Le stock est bloqué depuis que le gouvernement américain a gelé en janvier l’essentiel de ses programmes d’aide au développement et semble ne plus vouloir ni faire don des contraceptifs ni en payer les coûts de livraison ou de destruction. Washington insisterait plutôt pour les vendre. Un haut fonctionnaire du département d’État, qui supervise USAID, affirme toutefois qu’aucune décision quant au devenir du stock n’a été prise.
Selon le Washington Post, des discussions ont été lancées entre des représentants des pays concernés, des agences et ONG humanitaires internationales, et Chemonics, l’entreprise chargée de l’approvisionnement en produits de santé d’USAID. Mais tant leur vente que leur don s’avèrent difficiles, admet un responsable de Chemonics à Reuters.
Car au-delà de l’aspect financier, la moitié des contraceptifs stockés ont d’ores et déjà une durée de vie inférieure à celle habituellement exigée pour l’importation des produits de santé.
Leur destruction, au-delà d’un gâchis, pourrait couter quelque 200 000 dollars supplémentaires.
Source : rfi