Au Ghana, le président vient d’annoncer la suspension de la présidente de la Cour suprême, Gertrude Araba Esaaba Torkornoo. Une décision motivée par trois pétitions produites à l’encontre de la plus haute magistrate du pays. Ces dernières pointent notamment des « allégations de mauvaise conduite et d’abus de pouvoir » et demandent, donc, sa destitution. Une procédure sans précédent dans l’histoire de la IVe République, qui, bien que prévue par la Constitution ghanéenne, pourrait avoir de lourdes répercussions politiques.

Au regard des accusations formulées à l’encontre de la plus haute magistrate du Ghana, le président John Dramani Mahama a déterminé qu’il disposait d’assez de preuves pour exiger l’ouverture d’une enquête.
Voici comment, en substance, le porte-parole du chef d’État a justifié par voie de communiqué la suspension de la présidente de la Cour suprême, Gertrude Torkornoo.
L’enquête, menée par un comité nommé par le président, devra déterminer le bien-fondé des allégations de mauvaise conduite et d’abus de pouvoir, présentées par les trois pétitions. Enquête à l’issue de laquelle le président arbitrera sur la destitution de la magistrate.
Une éventualité qui serait sans précédent dans l’histoire de la IVe République, et qui inquiète certains députés de l’opposition.
Ces derniers y voient une « volonté de remplacer la présidente de la Cour suprême par une personne politiquement complaisante avec le pouvoir en place », ainsi qu’une décision « dangereuse pour l’avenir de la démocratie ghanéenne ».
La présidence indique, quant à elle, agir dans le respect de la Constitution, sans préciser, pour l’instant, la date à laquelle sera rendue la décision.
Source : rfi