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La liberté de la presse en recul à travers le monde en 2024, selon Reporters sans frontières

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Au classement mondial de la liberté de la liberté de la presse, selon Reporters sans frontières (RSF), on enregistre un recul généralisé des conditions de travail des journalistes, et de l’accès à une information indépendante de qualité pour le public, à l’international. La moitié des 180 pays du classement sont dans le rouge, donc en situation difficile, voire très grave – un niveau critique inédit, selon RSF. Les principales entraves à la liberté de la presse : facteurs sécuritaires, politiques et économiques.

Les exactions physiques contre les journalistes sont les plus visibles des entraves à la liberté de la presse. En zone de conflit – à Gaza, en Ukraine, au Soudan ou au Sahel – des journalistes sont tués, emprisonnés, empêchés de travailler ou contraint à l’exil.

« L’Érythrée reste le dernier pays du classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières, avec une presse qui est complètement aujourd’hui absente, avec des journalistes comme Dawit Isaak qui est le journaliste enfermé depuis le plus longtemps au monde sans procès. On voit quelques pays qui rentrent en rouge dans le classement, c’est le cas de l’Ouganda, du Rwanda et de l’Éthiopie. On voit aussi une situation qui est particulièrement dégradée en raison de contextes sécuritaires, notamment au Soudan, avec de nombreux médias contraints à l’exil », dénonce Anne Bocandé, directrice éditoriale de RSF, au micro de Sophie Malibeaux de RFI.

« Également en République démocratique du Congo, où, à l’est du pays, de nombreux journalistes ont été contraints de se déplacer, de fuir et des radios locales qui ont été occupées et contraintes à fermer. Et évidemment, dans la bande sahélienne, la question de la sécurité continue de se poser, les médias étrangers sont suspendus, mais aussi des journalistes locaux qui sont entravés. On l’a vu au Burkina Faso avec au moins quatre journalistes enrôlés de force dans l’armée, un journaliste détenu au Mali, et une situation qui contraint de plus en plus les médias à l’autocensure », conclut-elle.

Les conséquences du gel de l’US-Aid 

Mais Reporters sans frontières (RSF) souligne également les difficultés économiques, notamment dans de nombreux pays d’Afrique, où les médias ne parviennent pas à se financer. La captation des revenus publicitaires par les grandes plateformes est un facteur croissant, que vient accentuer désormais « l’effet Trump ». « Ça passe par la suspension d’aide américaine à des médias indépendants à l’étranger qui ont fait que certaines zones aujourd’hui sont complètement menacées dans l’accès à l’information fiable. C’est le cas, par exemple, en Ukraine où énormément de médias étaient soutenus par l’aide américaine et qui aujourd’hui sont menacés car un des bailleurs principaux était les États-Unis, souligne Anne Bocandé. Et de fait, ça fragilise tout un écosystème. On sait déjà que la place de leur désinformation, la place de la propagande dans cette zone est très forte et donc, quand aujourd’hui des médias ukrainiens, d’investigation, sont fragilisés de cette manière-là aussi brutalement, c’est très inquiétant. »

Les conditions de travail se dégradent dans le monde entier

Il est de plus en plus difficile pour les journalistes de faire leur travail, alors que les conditions se dégradent dans le monde entier. RSF déplore une situation préoccupante, qui concerne également les conditions matérielles et les pressions économiques qui entravent les journalistes dans l’exercice de leur métier.

« La liberté de la presse, en effet, se dégrade. Pour la première fois en 10 ans, on note que la situation moyenne passe en situation difficile. C’est un signe d’inquiétude pour nous, évidemment. Concrètement, les conditions d’exercice du métier de journaliste sont mauvaises dans la moitié des pays du monde aujourd’hui, et 0,7% de la population mondiale vit dans un pays où la liberté de la presse est pleinement garantie, explique Anne Bocandé. Autre indicateur cette année : les scores moyens baissent dans l’ensemble des zones du monde entier, ce qui est un facteur d’inquiétude pour une organisation comme Reporters sans frontières, et plus globalement, pour le droit à l’information du public à l’international. »

Ce sont des pays du nord de l’Europe comme la Norvège ou l’Estonie qui caracolent en tête, mais on notera la remontée de pays comme le Sénégal ou le Brésil, en voie d’amélioration. Il s’agit de données de l’année 2024 écoulée, reste à savoir si ces tendances vont se confirmer ou s’infirmer en 2025.

LIRE AUSSI le classement du Bénin par rapport à la liberté de la presse

Source : rfi

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