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Interview exclusive avec le Père Arnaud AGUENOUNON : « Bienvenue, pape Léon XIV, nous nous mettons à ton service » 

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Habemus Papam ! Et maintenant, place à la mission. L’Église catholique romaine a un nouveau souverain Pontife : le cardinal américain Robert Francis Prevost, désormais Pape Léon XIV. Originaires des États-Unis, ce pasteur à l’ADN multiculturel, ouvre une nouvelle ère pour l’Église universelle. À travers une interview exclusive accordée à Fraternité, le Père Arnaud Éric Aguénounon, prêtre béninois et Directeur de l’IAJP, a rappelé qu’un pape n’est pas élu dans les médias, sur les réseaux sociaux, mais il est élu au conclave. Et le conclave, c’est un mystère. C’est un peu comme le Cénacle de la Pentecôte. Le Père Arnaud partage ici ses premières impressions, ses espoirs et sa lecture spirituelle de l’élection du nouveau souverain Pontife.

 Quelle a été votre première réaction à l’annonce de l’élection du cardinal américain Robert Francis Prévost comme nouveau pape.

Je voudrais tout d’abord vous remercier. Je remercie Fraternité, qui déjà, tout juste au retour vers le Père céleste du pape François, m’avait demandé une interview. Cela m’avait touché venant d’un organe comme Fraternité. Et là, vous revenez à moi. Merci.

Mes impressions sont des impressions d’homme de foi et d’espérance. C’est avec foi et espérance que j’ai accueilli la nouvelle de l’élection du pape Léon XIV. Je suis ému, je suis heureux et j’accueille cette élection comme un appel à la mission, un appel à la pastorale sociale, un appel à travailler pour le Royaume des Cieux. Quand on prépare l’élection d’un pape, on accueille cette élection comme une liturgie de prière.

Ce n’est pas une élection comme toute autre élection. C’est une liturgie de la prière, où l’Esprit Saint a vraiment la place. L’Esprit Saint prend autorité dans les consciences, dans les cœurs, dans l’intelligence et aide les cardinaux à choisir une personne idoine, une personne expérimentée pour cette mission-là.

Et quand on regarde les personnalités du dicastère, le cardinal Robert Francis Prevost, qui est le préfet de la Congrégation des évêques, a un parcours exceptionnel. Et le Seigneur est venu le chercher. Le Seigneur l’a préparé de longue date à cette mission-là.

C’est le sentiment général que j’avais. Le Seigneur l’a préparé à cette mission et le Seigneur a voulu que ce soit lui. Merci à tous les cardinaux d’avoir écouté l’Esprit Saint.

Un pape n’est pas élu dans les médias, sur les réseaux sociaux, mais il est élu au conclave. Et le conclave, c’est un mystère. C’est un peu comme le Cénacle de la Pentecôte.

 En tant que prêtre béninois, comment analysez-vous le choix d’un pape américain ? Y voyez-vous un tournant ou un signal particulier de l’Église universelle ?

Pour moi, c’est le pape de la mission. C’est le pape de l’interculturalité. C’est le pape de la doctrine de l’Église. C’est le pape de la foi, le pape de l’espérance et de la paix.

De père français, de mère italienne, avec des racines espagnoles, né aux États-Unis, mais ayant servi longtemps l’Église péruvienne, donc il est péruvien, il a été évêque là-bas, il a fait son ministère pleinement là-bas. Il est américain, il est polyglotte. C’est pour nous une richesse exceptionnelle. Et ça, c’est l’œuvre de l’Esprit Saint. C’est la pneumatique qui est à l’œuvre, l’Esprit de Pentecôte.

Un pape missionnaire, un pape qui est docteur en droit canonique, un pape qui a plusieurs nationalités, de multiples racines, un pape du Sud global, un pape de l’Église.

Et quand vous le voyez, vous voyez ce métissage-là qui est l’œuvre du Seigneur.

Alors, c’est l’amorçage d’un pontificat de foi, d’espérance et de charité. Et vous savez, cela renvoie quelque peu au profil du pape François. Le pape François l’a nommé préfet de la Congrégation des évêques. Il l’a fait cardinal en septembre 2023. Et voilà, aujourd’hui, il est pape.

Je disais dans plusieurs entretiens et émissions que c’est le cœur du pape qui compte. Ce n’est pas sa couleur de peau. Ce ne sont pas ses origines. C’est son cœur qui compte. Et ses origines, son histoire, ses expériences sont au service du Seigneur. Le Seigneur passe par toutes ces entités de notre être pour faire de nous ce qu’il veut : un bon instrument. Et il fait de Léon XIV un instrument de salut, un tailleur de pierre.

 Quelles sont, selon vous, les attentes majeures vis-à-vis de ce nouveau pontificat ?

Les défis majeurs de ce pontificat, c’est déjà de voir sur qui s’appuie Léon XIV. Il est parti de Léon XIII, l’initiateur de la doctrine sociale de l’Église, le pape du XIXe siècle et du début du XXe siècle.

Le pape qui a connu le monde ouvrier, la révolution industrielle. C’est aussi un pape très priant, très pieux. On voit l’exorcisme de Léon XIII comme prière. On voit Léon XIII très politique, très diplomate, qui a œuvré en Europe, en France.

Et donc, les défis majeurs sont les défis de la foi : la foi authentique, la foi pure, la foi qui trace les signes d’une pastorale au service de l’homme et de tout l’homme. La foi devient le soubassement de la doctrine de l’Église pour la paix et la justice dans le monde.

Le monde a tant besoin de paix et de justice. La paix et la justice sont deux denrées essentielles, mais qui sont toujours reléguées au dernier rang par les nations. Et ces nations préfèrent l’argent, l’argent roi. Les nations préfèrent la guerre, la violence, le nucléaire.

Elles préfèrent l’économie, le commerce, que la paix et la justice priment. Et le pape Léon XIV va nous y aider.

  Le conclave aura duré deux jours. Peut-on dire que l’entente entre les cardinaux a été très rapide, en vue de dégager un consensus guidé par le souffle de l’Esprit Saint ?

Le conclave a duré deux jours, c’est-à-dire quatre votes. Vous savez, il y a ce qu’on appelle les congrégations générales. Il y en a eu douze au total, sans oublier la première rencontre juste après le rappel à Dieu du pape François.

Ces congrégations générales sont des lieux de réflexion, des lieux de recherche, des lieux d’analyse de la vie de l’Église, de l’ecclésiologie, de la théologie, de la pastorale, de la doctrine de l’Église, de la missiologie et de tous les problèmes que vit l’Église.

L’Église dans tous les continents, parce que tous les cardinaux y participent. Et du coup, il y a des idées, on écoute, on reçoit beaucoup, on entend beaucoup de choses, mais aussi on partage.

Et ce lieu sert de lieu de réflexion prospective, perspicace, des réflexions d’espérance pour faire émerger le profil de pape qu’on peut avoir.

Alors, on sent que la synodalité doit continuer, la mission doit continuer, la missiologie au service du social, au service de l’homme, mais surtout dans une foi renforcée.

Et on sent un pape, Léon XIV, simple, affable, doux et sensible. On a vu ses émotions quand il est sorti. Et il a conscience de la charge qu’il porte.

Que le Seigneur l’aide, que le Seigneur le fortifie, que l’Esprit Saint éclaire, que l’Esprit Saint l’aide à discerner.

Qu’il donne au monde des évêques dignes, des évêques pasteurs, des évêques et des cardinaux, hommes de foi, hommes d’espérance.

Car il porte dans ses mains beaucoup de nominations. Il porte dans son cœur beaucoup d’enjeux, beaucoup de perspectives de combat, beaucoup de prières, beaucoup de bénédictions et beaucoup d’affection pour le monde.

Bienvenue, pape Léon XIV, nous nous mettons à ton service.

Interview réalisée par Emmanuel Dulac Houssou.

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