
Karim Oscar ANONRIN
Dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 mars 2025, l’essence de contrebande communément appelée essence Kpayo a encore fait des dégâts. Ceci, suite à la collision de deux camions transportant des bidons d’essences. L’accident a causé 6 morts dont deux personnes calcinées sur le champ et 4 autres décédés à l’hôpital suite à leur brûlure, 3 camions calcinés avec leurs marchandises et une route en partie dégradée. Selon le Deuxième adjoint au Maire de Pobè, Bernadin Adebayo Assogba Kouchadé, c’est aux environs de 2 heures du matin que nous avions reçu l’alerte qu’un camion qui transportait des bidons d’essences en direction de Porto-Novo a pris feu au niveau de la montée de FAO à l’entrée de la ville de Pobè. Ce camion avait de difficulté à avancer et a dû fait une marche arrière. Or, un autre camion qui avait également chargé des bidons d’essence avançait derrière le premier. Il s’en est suivi une collision qui a provoqué l’incendie. Toujours selon lui, un autre camion en direction de la cimenterie d’Onigbolo et qui était en stationnement sans le chauffeur qui lui, était allé chercher de nourriture pour se restaurer, n’a pas été épargné par l’incendie.
Pour maîtriser l’incendie, il aura fallu l’intervention du Groupe des sapeurs-pompiers avec leur camion-citerne. Le Deuxième adjoint au Maire de Pobè, se réjouit particulièrement de la diligence des éléments de la Police Républicaine qui ont délimité une zone de sécurité autour du lieu du drame. Il a également remercié la société SCB-Lafarge d’Onigbolo qui a mis à disposition un engin lourd pour dégager la chaussée afin que la circulation sur l’axe reprenne. Il faut noter que ce lundi 3 mars 2025, le Ministre Conseiller aux infrastructures, Jacques Ayadji, a effectué le déplacement de Pobè pour aller constater les dégâts.
Encadré
Les années passent mais le fléau persiste. Le « Kpayo », essence de contrebande, continue de semer la mort. Encore une fois, des vies sont de nouveau parties en fumée dans les flammes provoquées par cet éternel bourreau. Allié à l’incivisme de la population, le ‘‘Kpayo’’ a encore fait parler de lui. Malgré les pertes humaines et matérielles, le trafic se poursuit, ignorant les alertes des autorités. Et pourtant, au lendemain de l’incident de Sèmè-Kraké, sous l’émotion, des mesures ont été annoncées. Mais deux ans plus tard, ces annonces sont restées presque lettres mortes. Le trafic de cette essence illégale persiste, avec des bidons exposés sur les bords des routes, sans aucune mesure de sécurité, mettant en péril des vies humaines.
Faut-il attendre qu’un drame d’une ampleur plus grande survienne avant que des actions réelles ne soient menées ? Chaque vie perdue, chaque décès, qu’il soit de six ou d’un seul, est une tragédie nationale. Il est grand temps d’agir et de mettre en place des stratégies efficaces pour éradiquer ce fléau avant qu’il ne fasse davantage de victimes.