Né d’une passion pour le basketball et d’un vide structurel à Lokossa, le camp « LA RELÈVE » s’est imposé comme un véritable tremplin pour les jeunes talents. À l’approche de sa 7e édition, il allie formation technique, valeurs humaines et ouverture à l’international, avec l’ambition de devenir un label de référence au Bénin. Entretien avec Roland SOHOUNHLOUE, initiateur du camp.

Comment est née l’idée de créer le camp de basketball LA RELÈVE ?
L’idée du camp est née d’une passion profonde pour le basketball déjà je jouais au sein de l’équipe Professionnelle de l’ASPAC Basket-Ball Club, de plus, il y a un constat qui m’avait fait prendre conscience qu’il y a un grand vivier de jeunes talents dans ma commune (Lokossa) où j’ai appris à jouer, mais plus aucune d’initiative structurante pour le basket-ball depuis 2010. J’ai donc voulu d’un projet de relance du basket-ball chez moi afin de redonner vie à cette discipline. D’où le concept du CAMP DE BASKET-BALL « LA RELEVE » qui offre des opportunités aux jeunes, les aidant ainsi à progresser autant techniquement qu’humainement.
À quoi ressemblait la toute première édition ? Quelles étaient vos attentes, et comment ont-elles évolué ?
Lors de la première édition, nous étions très modestes. Pratiquement aucun moyen, mais beaucoup d’enthousiasme. Je voulais juste que les enfants découvrent le basket-ball et progressivement, qu’ils repartent avec une meilleure compréhension du jeu. Aujourd’hui, nous préparons la 7ème édition du camp ; notre vision s’est élargie : nous avons créé une Association Sportive au sein de laquelle nous visons aussi le développement personnel, la discipline, l’esprit d’équipe et même l’ouverture vers l’international.
En quoi cette 7e édition se distingue-t-elle des précédentes ?
Cette édition marque un tournant. Nous avons une Marraine (l’Honorable Gladys TOSSOU) qui a cru en nous et qui nous soutient ; un nouveau partenaire comme The Future Basketball, et l’approche est plus professionnalisée : sélection rigoureuse, coachs expérimentés et des experts qui sont accompagnés de jeunes encadreurs talentueux, une logistique que nous rendons meilleure progressivement. Nous voulons que chaque enfant reparte grandi, prêt à rêver plus loin.
Quels sont les grands objectifs du camp, à court et à long termes ?
À court terme, il s’agit de transmettre des fondamentaux solides en basketball et de renforcer les qualités humaines et techniques à la jeune génération. À long terme, nous voulons créer une plateforme de détection de talents, renforcer les échanges avec d’autres camps en Afrique, et pourquoi pas ouvrir une académie de formation permanente.
Comment sont sélectionnés les participants et les encadreurs ?
La plupart des participants sont des enfants qui s’entrainent déjà avec nous, certains sont issus du programme des Classes Sportives et d’autres sur des détections ou recommandations des acteurs sportifs. Nous faisons attention en prenant en compte leur motivation, leur comportement et leur potentiel. Quant aux encadreurs, ce sont des techniciens qualifiés, souvent issus du monde du sport ou de l’éducation, qui partagent notre vision.
Depuis le lancement du camp, quels ont été les plus grands défis ?
Le principal défi, c’est le financement. Chaque édition demande des ressources importantes. Ensuite, il y a la logistique : accueillir, héberger, nourrir et sécuriser les participants. Mais aussi, réussir à maintenir un bon niveau de qualité année après année.
Pouvez-vous partager quelques réussites ou témoignages marquants ?
Oui, plusieurs anciens participants jouent aujourd’hui dans des clubs de première division, certains ont rejoint et impactent la sélection nationale jeune. D’autres sont devenus des aspirants encadreurs ou leaders dans leur communauté. Cela prouve que le camp laisse une vraie empreinte.
Quel rôle joue ce camp dans le développement du basketball local ou régional ?
Le camp est tout un événement qui regroupe plusieurs activités saines ; il crée un pont entre les jeunes et le haut niveau. Il dynamise la formation à la base, encourage la compétition saine et développe la culture de l’effort. En plus, il renforce la visibilité du basketball dans la région, ce qui est essentiel.
Avez-vous des partenariats ? Comment contribuent-ils au projet ?
(Sourire mélancolique) …. Nous avons de petites collaborations avec des clubs, des coachs, des sponsors et même une ou deux associations. Leur soutien est précieux : matériel, logistique, expertise… Ils nous permettent de tenir la barre et d’élever le niveau chaque année.
Quels sont vos projets pour les années à venir ?
Nous rêvons :
- D’organiser le camp sur nos propres installations afin d’offrir aux enfants un cadre sain et convivial, avec du matériel de qualité disponible ;
- De développer un tournoi régional, et surtout de structurer un programme annuel de suivi pour les jeunes détectés ;
Le but, c’est que LA RELÈVE devienne un label de formation de référence au Bénin et dans la sous-région.
Propos recueillis par Mahussé Barnabé AÏSSI (Coll.)