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Élevons le débat !

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Pour L’observateur, le débat politique au Bénin est descendu bien bas. Les sujets qui ont polarisé l’attention et ont même été commenté sur les plateaux de télévision ces jours derniers, ont trait à des procès d’intention, à des fautes putatives ou à des procès en sorcellerie : tel homme politique a raconté comment tel médiateur est allé lui rendre visite en traitant le chef de l’Etat de tous les noms d’oiseaux, avant de se retrouver gratifié d’un strapontin qui lui fait éructer des calomnies à l’encontre de son ancien hôte; ou que tel journaliste a publié un post à polémique, attribué à une autorité gouvernementale qui a contesté la maternité du texte querellé, qui voue une ancienne personnalité récemment décédée, aux gémonies; ou encore que tel nouveau président a tracé la seule véritable ligne d’action assumée de son parti après l’obtention des documents officiels, celle de ne jamais rien avoir à faire en commun avec tel autre parti politique…

Faute de grive…

Pitié ! Ici c’est le Bénin. Et à quelques encablures de l’ouverture des hostilités pour la course au contrôle du pouvoir exécutif, il est navrant de n’avoir que ces malheureux états d’âme comme sujet de débat national. “La nature a horreur du vide”, c’est un fait. Et, l’adage dit que “faute de grives, on mange des merles”. Mais quand même !

Dans ce pays qui continue de gravir péniblement les marches sur les chemins escarpés de la démocratie, on avait déjà fait bien mieux. Nous avions déjà franchi certaines étapes et la situation actuelle s’apparente à un vrai recul. Car, en l’occurrence, les partis politiques sont murés dans un silence assourdissant, les potentiels candidats font les morts et l’opinion se morfond. Comment expliquer ce manque d’initiatives inhabituel ? Par la seule volonté exprimée du chef de l’État de ne pas ouvrir les starting blocks avant six mois des élections ?

Alors où sont partis les génies ?

Les grands esprits auraient-ils disparu du pays ? Car en effet, « Les grands esprits discutent des idées ; les esprits moyens discutent des événements ; les petits esprits discutent des gens », selon la théorie de Eleanor Roosevelt. Pour dire qu’en somme, ce silence qui nous réduit tous à l’état de petits esprits n’est en rien profitable à notre pays. Parce que, au moment décisif, faute d’éléments d’appréciation, les citoyens auront à considérer des critères qui n’intègrent aucune objectivité dans le choix du prochain président de la république. Lequel ne sera probablement pas à l’image de ces grands esprits qui ont fait la renommée du Bénin démocratique. Tout simplement parce que, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

Anicet OKE

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