De mémoire d’observateur de la vie publique, on n’avait jamais entendu la réponse aussi baroque que saugrenue qu’a servie un candidat déclaré à l’élection présidentielle, à une journaliste qui voulait savoir s’il avait une stratégie quelconque pour recueillir des parrainages en 2026. Sans rire et en toute confiance, l’homme a répondu : » Oui je les ai parce que mon Dieu les a ». Que dire après une telle candeur ? À part convenir que nous sommes peut-être dans une cité des miracles et que la foi seule semble suffire à tout accomplir. Quand même, si les vœux les plus pieux se réalisaient juste par autosuggestion, nous serions donc des milliers de potentiels présidents de la République qui s’ignorent. Parce que ce que nous faisons de mieux chez nous, c’est d’investir les temples, les églises, les mosquées et les couvents pour nous en remettre à Dieu à propos de tout et même à tout propos.Tout le monde a donc un Dieu qui possède tout, et il faudrait tout de même un peu plus d’atouts pour être l’élu de la nation, si on ne veut pas se limiter à rêver en couleurs. Parce que, toutes proportions gardées, à la fin, Dieu n’en choisit qu’un seul.
Anicet
