C’est connu. La première chose dont rêve un jeune, c’est la liberté. À tout prix, à n’importe quel prix. Autant dire liberté et pouvoir d’achat amélioré par un emploi stable ou, à défaut, de bonnes opportunités. Au nom du déficit de liberté et de la faiblesse du pouvoir d’achat, les jeunes ont balayé Blaise Compaoré au Burkina Faso, applaudi la destitution d’Alpha Condé en Guinée, célébré la fuite de Ibrahim Boubacar Kéita au Mali, salué la séquestration de Mohamed Bazoum au Niger… Tout cela, pour sortir brutalement, toutes les fois, d’un système politique, certes déplorable, mais qui offrait plus de liberté tout de même, et se retrouver dans une situation pire : sous la férule des autorités de fait, sans liberté d’expression ou d’association, sans droit de vote et sans perspective clairement énoncée, leur donnant des raisons d’espérer que l’horizon va bientôt se dégager pour eux. De quoi donner raison à la princesse Ahwlikponoua qui, selon la légende, s’est lavé un pied en oubliant de laver le second, pour illustrer la versatilité des jeunes. Et d’énoncer la moralité, “On ne sait plus vraiment ce que veulent les jeunes aujourd’hui”. Le savent-ils seulement eux-mêmes ?
Anicet
