Une nouvelle étape est attendue ce vendredi 2 mai 2025 à Washington : Kinshasa et Kigali doivent soumettre un avant-projet d’accord de paix, une semaine après la signature d’une déclaration de principes entre leurs ministres des Affaires étrangères, en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio.

Ce moment marque une phase importante, mais le processus est encore en cours. Ce qui est attendu ce vendredi, c’est un brouillon initial d’un accord de paix. Il sera examiné par les experts congolais, rwandais et américains.
Ce texte s’inscrit dans la continuité de la déclaration de principes signée une semaine plus tôt. Il suivra les grands axes définis : souveraineté territoriale, lutte contre les groupes armés, commerce des minerais, question des réfugiés, coopération régionale et rôle des forces internationales, notamment la Monusco.
Les ministres des Affaires étrangères ne sont pas obligés d’être présents. D’ailleurs, le texte de la déclaration de principes avait été négocié sans présence physique des délégations. Les amendements, contre-propositions et compromis sont échangés à distance. Rien ne sera signé le 2 mai, précisent les sources internes à la médiation américaine. Une réunion des ministres des Affaires étrangères est envisagée vers la troisième semaine du mois de mai, à Washington, pour finaliser un texte consolidé.
À la fin du processus, il est prévu au mois de juin que les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame se rendent aux États-Unis pour la signature officielle de l’accord de paix, autour du président Donald Trump. D’autres chefs d’État africains seraient également invités. Mais on n’en est pas encore là. D’ici là, les discussions se poursuivent aussi à Doha, à plusieurs niveaux : entre Kinshasa et l’AFC/M23, mais aussi entre Kinshasa et Kigali.
Forte mobilisation diplomatique
Cette étape de Washington interviendra après une série d’initiatives diplomatiques menées sur différents fronts. Il y a d’abord le ministre belge des Affaires étrangères, Maxime Prévot. Il a effectué une mission de cinq jours en Afrique des Grands Lacs. Il n’a pas visité Kigali, les relations entre la Belgique et le Rwanda étant actuellement rompues. Bruxelles affirme son soutien aux efforts en cours, tout en appelant à intégrer pleinement les dynamiques congolaises, notamment le dialogue national proposé par les Églises.
Autre déplacement cette semaine : celui de Tiffany Sadler, envoyée spéciale du Royaume-Uni pour la région. Elle dit vouloir renforcer l’appui britannique à cette dynamique, avec un objectif : la stabilité et la prospérité.
L’Union européenne s’est également manifestée. Son représentant spécial, Johan Borgstam, a conclu jeudi 1er mai 2025 une visite à Kinshasa. L’Union européenne insiste sur la mise en œuvre concrète des engagements et de ce que sera le contenu du projet d’accord attendu ce vendredi à Washington entre Kinshasa et Kigali. « Nous nous encourageons vraiment la conclusion d’un accord de paix qui soit coordonné avec les efforts en cours dans la région, dans l’esprit de ce qu’on appelle des solutions africaines pour des problèmes africains, explique Johan Borgstam. C’est-à-dire que c’est important que toutes les initiatives actuelles assurent et renforcent le processus régional de l’EAC et de la SADEC. Ce qui importe maintenant, c’est que toutes les parties prenantes s’engagent d’une manière substantielle et procèdent rapidement à la mise en œuvre des actions identifiées dans les différents cadres de dialogue. »
Le diplomate insiste sur la nécessité de concrétiser les engagements annoncés, en respectant les principes fixés par le Conseil de sécurité de l’ONU, dont celui de la souveraineté de la RDC.
Enfin, à Doha, les représentants de six pays – la RDC, le Rwanda, les États-Unis, le Qatar, la France et le Togo – ont tenu une réunion de suivi. Et depuis Washington, Donald Trump, interrogé sur ce dossier le weekend dernier, s’est voulu optimiste : « Nous avons, je crois, une excellente nouvelle à venir avec le Rwanda et le Congo… Nous espérons vraiment que cela va se concrétiser. »