En Centrafrique, 70% des ménages vivent dans la pauvreté, selon les résultats d’une enquête menée par l’Institut centrafricain des statistiques et des études économiques et sociales (Icasees), financée par la Banque mondiale. Les agents de cette organisation ont sillonné toutes les régions du pays avant de dresser ce rapport, fondé sur le difficile accès à l’eau potable, à l’éducation, aux soins de santé et aux services sociaux de base. Reportage.
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L’eau ne coule plus dans les robinets au quartier de Sao, dans le septième arrondissement de Bangui, depuis quelques semaines. Comme alternative à ce problème, certains habitants, comme Madeleine, descendent à la rivière Oubangui pour collecter de l’eau. « Trouver de l’eau potable reste un des problèmes significatifs. Nous puisons la rivière, ensuite, nous la faisons bouillir avant de l’utiliser. Nous sommes en proie aux vers intestinaux », témoigne-t-elle.
Problème d’accès aux soins de santé
Isolé dans la brousse à 12 km du Port Sao, le village de Ngougoua abrite près de 2 000 âmes. Ces personnes font face à un sérieux problème d’accès aux soins de santé. « Ce sont des secouristes qui nous prennent en charge ici. Il n’y a pas d’hôpital dans le secteur. Ils évacuent les cas compliqués vers la capitale sur des motos sur une distance de 12 km », explique Salomon, un père de famille.
Mais l’évacuation des malades vers la capitale pose problème à cause de la dégradation des routes. Le gouvernement de Centrafrique y travaille, selon Moïse Zami, directeur de cabinet au ministère de l’Économie. « Alors que le plan national de développement 2024/2028 a été lancé en septembre dernier, ces données, selon le ministère de l’Économie, permettront au gouvernement de mettre en place des stratégies afin d’améliorer les conditions de vie des Centrafricains », précise-t-il.
Source : rfi