Ce mercredi 7 mai 2025, dans l’enceinte de l’amphithéâtre Idriss Déby Itno de l’Uac, l’École nationale des sciences et techniques de l’information et de la communication (Enstic) a célébré la journée mondiale de la liberté de presse. Placée sous le thème informer dans un monde complexe : l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias, cette cérémonie a connu la présence du personnel administratif, des enseignants et des étudiants en journalisme.
Cette célébration a pour objectif de revisiter le rôle de la presse dans la construction de sociétés libres, justes et éclairées. « Le 3 mai de chaque année n’est pas qu’un simple repère dans le calendrier international. C’est une journée qui symbolise la lutte, la résilience et l’espoir», a déclaré Karol Vihouegni, représentante des étudiants de l’Enstic. Elle salue les actions menées et lance un appel d’aide à l’État. « Aujourd’hui, nous disposons de plus d’équipements audiovisuels. Ces avancées sont louables, mais elles demeurent insuffisantes face aux ambitions croissantes de l’école et aux besoins réels qu’exigent les différentes offres de formation. Nous lançons un appel pressant à l’État, aux partenaires techniques et financiers, aux anciens étudiants, aux entreprises du secteur des médias et de la communication », a-t-elle conclu.
Dans son allocution, le Directeur de l’Enstic, Professeur Ferdinand Kpohoué a rappelé que la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse n’est pas une simple commémoration mais aussi l’occasion d’« apprécier les avancées, mais aussi dénoncer les reculs, les entraves et les menaces qui pèsent de plus en plus sur les exercices d’un journalisme indépendant ».
Cependant, l’intelligence artificielle « révolutionne les pratiques journalistiques sans pour autant garantir la protection des principes fondamentaux qui fondent le métier: la vérification, l’indépendance, l’impartialité, la responsabilité », a-t-il notifié. Et donc, il est nécessaire de: « protéger et d’entretenir la liberté de la presse. Car, elle requiert des institutions fortes, un engagement citoyen, une éducation critique, une volonté politique affirmée », a-t-il suggéré. Pour finir, il a rendu un vibrant hommage à tous les professionnels de la presse et des médias du Bénin et d’ailleurs, qui exercent leur métier avec courage, rigueur et intégrité.
La Vice-recteur chargée de la coopération universitaire, Professeure Nelly Kèlomè quant à elle, a mis l’accent sur les avantages et défis de l’intelligence artificielle. « L’intelligence artificielle joue un rôle très important dans la transformation non seulement de notre façon de communiquer, de consommer du contenu médiatique, mais aussi et surtout d’interagir avec ce contenu », a-t-elle précisé. Il faut noter cependant que « l’intelligence artificielle est susceptible de déboucher sur le meilleur, mais elle peut aussi constituer une véritable menace pour les droits de la personne en général, et en particulier la liberté d’expression et la liberté de la presse. Elle est susceptible d’entraîner une mort programmée des métiers du secteur du média ». Elle espère que :« les scientifiques sauront jusqu’où ne pas aller pour pouvoir préserver l’équilibre de l’humanité et notre vivre-ensemble ». C’est sur cette note d’espoir qu’elle a déclaré ouvertes les manifestations prévues dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse.
La cérémonie a pris fin par une communication sur le thème : le journalisme à l’ère de l’intelligence artificielle. Le communicateur, Paul Arnaud Deguenon a mis l’accent sur la nécessité de garder l’esprit critique du journalisme. « Et pour avoir cet esprit critique, la seule voie, le seul moyen, c’est de faire en sorte de vous épargner pour l’instant de l’intelligence artificielle », a-t-il conclu.
