Le jeûne est une pratique de consécration spirituelle. Il est observé non seulement par les chrétiens mais aussi les musulmans. Il est vrai que la durée et la méthode diffèrent mais l’objectif demeure le même : il s’agit de renforcer la foi en pratiquant l’abstinence et en vaquant à la prière. Il est cependant important de continuer à veiller sur son alimentation afin de préserver sa santé, de bénéficier des avantages du jeûne pour le bien-être et des bénédictions liées à cette activité à double impact.
Avant de commencer la période de carême ou de jeûne, il est conseillé de préparer son organisme progressivement en s’alimentant de façon intentionnelle. En effet, un changement de régime ou d’alimentation brusque peut créer des troubles dans le fonctionnement de l’organisme. Pour cela, il est conseillé de réduire progressivement les repas trop riches en sucre, en graisse et en excitants (café, sodas,…). Il faut également augmenter la consommation de fruits et légumes pour renforcer les réserves en vitamines et en minéraux afin que l’organisme ne soit pas fragilisé pour ouvrir les portes aux maladies.
Pour un jeûne strict qui consiste à ne rien manger ni boire pendant une longue période, il est indispensable de commencer en douceur la rupture du jeûne en buvant de l’eau, en mangeant des dattes et un repas léger comme la bouillie pour réhydrater l’organisme et relancer le système digestif. Ensuite, on pourra consommer un repas équilibré composé de féculents comme les céréales ou les tubercules, de protéines maigres et de légumes. Les repas trop copieux, les aliments très huileux en début de jeûne ou en fin de jeûne peuvent provoquer des ballonnements, de la fatigue, une montée brusque de la glycémie et rendre pénible la durée d’abstinence alimentaire. Le sucre et les aliments ultra- transformés, constituent un piège pour quelqu’un qui fait un jeûne strict car cela produit des effets yoyo sur la glycémie suivis des coups de fatigue. Il faut préférer les fruits, les céréales complètes, le miel naturel comme alternative au sucre.
Pour un jeûne partiel qui consiste à ne pas manger certains groupes d’aliments comme les viandes ou à réduire la quantité du repas, la tentation peut être grande de se rattraper lorsque l’on mange les repas autorisés. Cependant, il est important d’éviter les excès et de privilégier des plats simples et digestes. Pour éviter les carences nutritionnelles, il faut trouver des alternatives saines dans le cas où on s’abstient d’un groupe d’aliments. Par exemple, on peut manger du niébé, des poissons et fruits de mer, des œufs et produits laitiers dans le cas où on s’abstient des viandes afin de couvrir les besoins de l’organisme en protéines.
Le manque d’eau peut entraîner des étourdissements, des maux de tête et une fatigue accumulée. Il est bien de s’hydrater entre le premier repas avant le début du carême au matin tôt et le dernier repas avant l’aube, quand il s’agit d’un jeûne sec. Celui qui observe un jeûne partiel doit aussi veiller à boire suffisamment, notamment s’il consomme moins d’aliments riches en eau comme les fruits et légumes frais. Les tisanes, les bouillons légers et l’eau de coco sont des excellentes sources d’eau.
Après une longue journée de jeûne, le corps a besoin d’aliments faciles à digérer comme : bouillie de maïs ou de mil ou de sorgho, Quaker, légumes sautés ou sauce légumes feuilles, poisson grillé et la banane plantain cuite à vapeur.
Le carême est une occasion pour apprendre à manger sainement et réduire sa consommation en aliments transformés. C’est aussi un moment pour pratiquer la modération et l’écoute de son corps. En adoptant une alimentation équilibrée, saine et adaptée à la circonstance, chacun peut traverser cette période avec sérénité tout en bénéficiant des bienfaits du jeûne sur le plan spirituel. En somme, une bonne gestion de l’alimentation pendant le carême permet de préserver son énergie, d’éviter les carences nutritionnelles et d’en tirer un bénéfice tant sur le plan spirituel que physique.
Rachel Wuemenou
