0 CFA

Votre panier est vide.

Akponna, la gaffe

Date :

La balourdise politique qui défraie la chronique est sans précédent. Le gaffeur, Paulin Akponna, est militant du parti Bloc républicain, et a récemment connu une double promotion politique. Nommé Ministre-Conseiller aux Affaires économiques à la présidence de la République le 11 décembre 2024, il a succédé quelques jours plus tard, soit le 06 janvier 2025, à Samou Séïdou Adambi, Ministre des mines et de l’eau, qui venait d’être limogé. D’aucuns ont conjecturé sur les mérites de son marabout qui a su réussir de main de maître à créer les conditions de ces coups de pouce du destin, même s’il est vrai que l’homme, jusque-là, semblait bien porter son nom. En langue Nagot, le nom « AKPONNA » désigne « celui qui a de la chance » ou « celui qui est béni des dieux ».

Cependant, la brutale apparition sous les projecteurs de ce cadre discret et presque effacé a révélé son impréparation au rôle de leader politique que confère à tous les heureux bénéficiaires, l’attribution d’un strapontin ministériel. C’est donc avec les capteurs de sens brouillés que le militant Akponna, apparaissait au milieu autres militants.

Affaiblir un adversaire

L’objectif du rassemblement était sans aucun doute de passer un message politique pour soutenir un collègue qui essaie de rattraper une popularité mise à mal par ses adversaires politiques de la huitième circonscription électorale. C’était le but de cette opération de charme qui se tenait sur une scène mal éclairée, parce que les participants avaient dû patienter jusqu’à la tombée de la nuit pour accueillir la délégation ministérielle. C’est donc en essayant d’exposer les tares de son prédécesseur dans la fonction ministérielle pour provoquer l’affaiblissement du taux de popularité de celui-ci, que le dérapage s’est produit. Face à une foule composite, Monsieur Akponna a dénoncé les « Siphonneurs » du budget, qui ont empêché le gouvernement de donner l’eau et l’électricitéaux populations, alors que des fonds conséquents avaient été mis à leur disposition. Ces mots qui semblaient être prononcés juste pour flouer un auditoire majoritairement analphabète et qui devaient être emportés pour disparaître dans le souffle du vent, ont malheureusement été relayés par un média présent. Leur diffusion a occasionné de la gêne et de l’embarras au gouvernement ainsi qu’au Bloc républicain auquel appartiennent tous les protagonistes.

Qui saura ?

 Cette patate chaude qui mettait en cause la cohésion au sein du gouvernement et violait allègrement le droit de réserve de ses membres, n’a pas traîné dans le camp de Patrice Talon. Le limogeage de l’intrus est intervenu illico et a été rendu public. Confus et penaud, le coupable, dans une lettre d’excuse, a demandé pardon pour son impudence, pour sa naïveté et pour ses accusations sans preuve. Il ne s’agirait donc que d’une simple erreur politicienne. Et c’est là où le bât blesse. Car, s’il est vrai que Samou Adambi a porté plainte pour diffamation, on présume que le procès, s’il a lieu, n’abordera pas la question de fond concernant le vol massif de l’argent public, puisque le dénonciateur confesse déjà que ses accusations étaient le fruit d’une imagination fertile. Autant dire que la justice n’aura rien à se mettre sous la dent si elle décidait de s’étendre au-delà des simples faits de diffamation pour creuser dans la gadoue. Parce qu’elle devra renoncer à condamner, faute de preuve. À moins que, déférant à son devoir républicain, le Haut-Commissaire à la prévention de la corruption décide de s’assurer qu’il n’y aura plus de cadavres dans les placards. On imagine que le procureur de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme en sera ravi. Autrement, il n’y a rien à voir. Circulez !

Anicet OKE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager

spot_img

Populaires

dans la même catégorie
Articles

Sécurité alimentaire au Bénin : les “jardins de case”, une réponse locale à la malnutrition

Dans les départements du Couffo, de l’Ouémé et du...

Structurer l’artisanat béninois : le CES puise l’inspiration en France

Une délégation béninoise conduite par  Conrad Gbaguidi, président du...

Faut-il encore y croire ?

On s'amuse un peu de voir les opposants au...