Le débat politique enfle, à mesure qu’on se rapproche des échéances de 2026. Sur le plateau de l’émission 90 minutes pour convaincre de Radio Bénin ce dimanche, quatre invités ont croisé leurs regards. Ils ont peint un tableau pratiquement noir du paysage politique marqué notamment par des guerres de leadership, un manque de discipline et des débats internes étouffés. Prenant appui sur les situations difficiles que traversent l’UP le Renouveau et le Bloc Républicain, ils ont évoqué le dernier cas relatif au limogeage du ministre Paulin Akponna, membre du BR. Celui-ci a soupçonné son prédécesseur de détournement sans le nommer, ce qui vaut une enquête du Haut-commissariat à la prévention de la corruption (HCPC).
Au sujet justement de cette enquête, « Nous jouons notre crédibilité. Nous traiterons ce dossier avec objectivité et transparence », rassure Étienne BADOU, émissaire de la structure. Il promet un rapport dans quatre semaines. Mais Moïse DOSSOUMOU, analyste et Directeur de publication du journal Fraternité reste dubitatif : « Après tous les contrôles financiers au sein du ministère, j’estime qu’on ne puisse pas relever grand-chose ».
« Si on étouffe le débat interne, que va-t-il en émerger ? », c’est le cri d’alarme de Joël ATAYI-GUEDEGBE, président de l’ONG Nouvelle Éthique. Une manière pour l’expert en gouvernance de résumer les enjeux ainsi que la tension qui règne au sein des grands partis politiques béninois.
Pour le professeur Emmanuel AHLINVI, c’est surtout l’incertitude des positionnements internes et le marchandage politique qui nourrissent les différentes crises. Quant à la confiance des citoyens, elle vacille face à ces dysfonctionnements, regrette-t-il.
En clair, tous les intervenants appellent à plus de démocratie interne, à des règles claires et à une véritable éthique politique pour éviter que la réforme du système partisan échoue.
Alexia Lumière-Christina ADJOU-MOUMOUNI