
Ange M’poli M’TOAMA
Un double jeu des agents de l’administration publique est mis à nu. Le gouvernement révèle une vache à lait dans le secteur phytosanitaire. Lors du Conseil des ministres de ce mercredi 2 juillet 2025, l’exécutif a dénoncé des pratiques illégales dans les services de contrôle phytosanitaire. En effet, certains agents de l’administration publique sont accusés d’exploiter leur fonction pour proposer des prestations contre de l’argent. Pourtant, c’est une pratique formellement interdite. Dans les faits, ces agents profitent de leur mission de contrôle, d’inspection ou de certification de produits agricoles pour proposer des services comme la désinsectisation, la dératisation, la fumigation ou le désherbage chimique. Ils le font au nom de l’État, mais à leur propre compte. Ainsi, les mi en cause utilisent une manière déguisée de se faire rémunérer pour des services publics.
En réalité, ces activités relèvent du domaine privé et elles ne peuvent être exercées que par des entreprises agréées par le ministère de l’Agriculture. La loi est claire. Aucun agent public n’est autorisé à proposer ces services à titre onéreux. C’est donc en toute illégalité que ceux-ci exercent cette activité secondaire sous couvert de leur mission. A raison, le gouvernement voit dans ces pratiques un exemple concret de déviance administrative et une forme de corruption discrète mais bien ancrée. En effet les agents en cause sont soupçonnés d’utiliser le sceau de l’État pour s’enrichir illégalement. Ils font semblant d’appliquer la loi mais en tirent un profit personnel. Ce double jeu nuit à l’image de l’administration et fragilise la confiance des citoyens. Face à cette situation, le Conseil des ministres a pris ses responsabilités. Dans un premier temps, il a rappelé que ces actes sont interdits et dans un deuxième temps, il a instruit le ministre de l’Agriculture de faire respecter cette mesure. Enfin, le conseil a demandé des sanctions fermes à l’encontre des contrevenants.
Un combat plus large contre les pratiques mafieuses
C’est un combat sans merci que mène le gouvernement pour la moralisation de la vie publique. En clair, il semble décidé à traquer ces pratiques. Avant ce cas des agents du secteur agricole, il y a eu le scandale récent autour du récépissé du Parti Libéral qui en est un autre exemple. Pour ce cas, des agents de l’État avaient perçu de l’argent pour faciliter une démarche administrative censée être gratuite. Là aussi, c’est l’État qui perd et le citoyen est abusé. L’affaire des agents phytosanitaires pourrait ouvrir la voie à d’autres enquêtes. D’autres secteurs pourraient être scrutés afin de mettre fin à la culture de l’impunité.
Mais pour que cette lutte réussisse, il faudra aller plus loin et créer des mécanismes de dénonciation sûrs et protéger les lanceurs d’alerte. Mieux, en guise de prévention, le gouvernement peut organiser des formations à l’intégrité au profit des agents publics.