On s’amuse un peu de voir les opposants au pouvoir se précipiter sur une situation de dénonciation faite, très imprudemment il vrai, par un ministre du gouvernement, sur le siphonnage du budget national, pour réclamer la constitution d’une commission d’enquête. La curiosité provient du fait que le parti qui fait cette exigence n’est pas à l’abri des mouvements de transhumance qui poussent chaque acteur du jeu politique à se préoccuper plus de son avenir personnel que de l’intérêt national. Dans cette fièvre de recomposition, une commission d’enquête aboutirait au mieux à un non-lieu ou au pire à une impasse infranchissable avant 2026. Ce n’est pas la première fois que la gestion des fonds publics est remise en cause. Où étaient ces députés ? Pour aller recueillir assez de preuves dans un bref délai afin de faire condamner une personnalité, il faut un certain temps. Or, cet ancien ministre est susceptible, en vertu des règles établies, de réclamer son siège à l’Assemblée nationale aux fins d’échapper à toute poursuite, si telle est sa volonté. Donc pour le faire tomber par une commission d’enquête, il faudra repasser. D’ailleurs, qui y croit encore ?
Anicet