Du 6 au 10 mai 2025, la ville de Nikki va vibrer au rythme du 7ᵉ art à l’occasion de la cinquième édition du Festival International des Films Identités et Solidaires (FestIFIS Bénin). Organisé sous la direction d’Amidou Saka, ce rendez-vous cinématographique devenu incontournable en Afrique de l’Ouest se donne pour mission de rapprocher les peuples à travers le cinéma, tout en sensibilisant sur des enjeux sociétaux. Le thème de cette année, « Cinéma et droits de l’homme pour un développement local durable », inscrit résolument le festival dans une démarche citoyenne. « Dans un monde marqué par des tensions, des injustices et des menaces à la paix, il est impératif de rappeler à chacun ses droits, mais aussi ses devoirs », explique Amidou Saka.
Depuis sa création, le FestIFIS s’illustre à travers des projections en plein air, des rencontres avec des professionnels, des ateliers de formation, des conférences-débats, mais aussi des actions sociales en faveur des communautés locales. L’événement est pensé comme une fête populaire, mais aussi comme un espace d’éveil pour les jeunes générations. Cette édition 2025 propose de nombreuses innovations, à commencer par la création d’un espace dédié aux enfants, où ils pourront découvrir les coulisses du cinéma, manipuler des outils de création de films d’animation ou encore s’initier aux jeux vidéo. Des installations ludiques, comme des toboggans géants, sont également prévues pour allier apprentissage et divertissement.
Cette année, plus de 210 films ont été soumis à la sélection, un record pour le festival. Après une évaluation rigoureuse, 60 films ont été retenus pour être projetés au public, tandis que 114 œuvres seront en compétition officielle, réparties entre fiction, documentaire et animation. « Nous sommes ouverts, mais il faut que le contenu respecte notre public et nos sensibilités », a souligné le délégué général.
Un carrefour culturel international

Le festival accueille cette année des participants venus de six pays. Il s’agit du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, de l’Algérie, du Maroc et de l’Italie, renforçant ainsi son rayonnement continental et international. Cette diversité se reflète aussi à travers la caravane d’ouverture, une parade colorée mêlant cavaliers, danses traditionnelles (Têké, Sinsinou, Aské…) et le très attendu groupe de bourians de Ouidah, une danse afro-brésilienne portée par l’histoire des Afrodescendants. Deux ateliers de formation seront proposés : l’un en actorat, pour les passionnés du jeu d’acteur, et l’autre en réalisation de films documentaires, un genre qui séduit de plus en plus de jeunes créateurs pour sa capacité à raconter le réel. En tout, 25 jeunes acteurs et 15 apprentis réalisateurs ont été sélectionnés à travers le pays. Le festival ouvre aussi ses portes aux volontaires, offrant à dix jeunes l’opportunité de rejoindre l’équipe d’organisation et d’acquérir une expérience précieuse en gestion d’événement culturel.
Fidèle à son engagement social, le FestIFIS 2025 entend mener des actions de solidarité dans trois centres de santé de la commune. Des dons de médicaments, de vêtements pour bébés et d’enveloppes symboliques seront distribués à des patients dans le besoin, soulageant des familles souvent confrontées à de lourdes charges. Enfin, le festival décernera sept prix, dont le prestigieux Prix Simédoboudia, en hommage au premier empereur de Niki, qui récompensera la meilleure œuvre en compétition. Plus qu’un événement culturel, le FestIFIS est une véritable expérience de partage, de mémoire et d’engagement. Du cinéma comme vecteur de transformation sociale : c’est l’ambition portée par Amidou Saka et toute son équipe.