Le monde catholique est en deuil. Le pape François s’est éteint ce lundi 21 avril à l’âge de 88 ans, après plus de douze années d’un pontificat marqué par l’humilité, l’ouverture et la défense des plus vulnérables. Premier pape jésuite, premier pontife originaire d’Amérique latine, Jorge Mario Bergoglio aura profondément transformé le visage de l’Église catholique.
Conformément au protocole du Vatican, la confirmation officielle du décès a été faite par le cardinal Kevin Farrell, camerlingue de la Sainte Église romaine. Ce soir à 20h, le premier acte de la Sede Vacante — période de vacance du siège pontifical — débute par une cérémonie solennelle, marquant l’entrée dans un processus codifié de succession.
Un rituel millénaire enclenché
La Sede Vacante s’ouvre par plusieurs gestes symboliques : le camerlingue frappe trois fois le front du défunt avec un petit marteau d’argent en l’appelant par son prénom de baptême. L’anneau du pêcheur, symbole du pouvoir pontifical, est ensuite détruit pour éviter toute tentative de contrefaçon des sceaux papaux. Les appartements pontificaux sont scellés jusqu’à l’élection du prochain pape.
Commencent ensuite les novemdiales, neuf jours de deuil et de messes en hommage au défunt souverain pontife, qui culmineront avec une messe de Requiem à la basilique Saint-Pierre.
Les funérailles du pape François auront lieu en fin de semaine. Fidèle à sa simplicité, il sera inhumé dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans un cercueil en bois recouvert de zinc, rompant ainsi avec la tradition des trois cercueils imbriqués.
En route vers un nouveau conclave
Entre le 6 et le 11 mai 2025, 135 cardinaux de moins de 80 ans se réuniront dans la chapelle Sixtine pour élire le 267ᵉ pape de l’histoire. Le scrutin, strictement confidentiel, requiert une majorité des deux tiers. À chaque vote, la fumée noire signalera un vote infructueux ; la fameuse fumée blanche annoncera l’élection du nouveau pontife.
Parmi les papabili pressentis, figurent notamment le cardinal Pietro Parolin (Italie), secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Robert Sarah (Guinée), ancien préfet de la Congrégation pour le culte divin, et le cardinal Luis Antonio Tagle (Philippines), pro-préfet du Dicastère pour l’évangélisation.
Un héritage fort
Le pape François laisse derrière lui un héritage spirituel dense et résolument tourné vers les enjeux contemporains. Défenseur de l’écologie, promoteur du dialogue interreligieux et ardent avocat d’une Église proche des pauvres, il a marqué l’histoire de la papauté par sa vision inclusive et son refus de la pompe.
Alors que s’ouvre la période de transition, le monde retient son souffle dans l’attente de celui qui portera désormais la voix de l’Église catholique dans un XXIᵉ siècle plein de défis.