
La salle polyvalente de l’Institut Français a vibré ce vendredi soir au rythme des mots percutants, des idées engagées et des projets porteurs d’espoir. À l’issue de la finale du concours international d’éloquence organisé par l’ONG Dignité Internationale, c’est le Béninois Lotheux Dossou-Yovo qui a conquis le jury et le public, remportant le premier prix avec une moyenne de 18,12. Il devance le français Cyrille Bancard et son compatriote NahumBarassounon, respectivement classés deuxième et troisième. Le thème de la compétition : « Comment être acteur du changement en lien avec la dignité humaine ? », a inspiré les onze finalistes venus de France et du Bénin. Durant cinq minutes chacun, ils ont déployé leur verbe et leur engagement pour exposer des projets concrets et humanistes. Un exercice d’éloquence mais surtout un plaidoyer vibrant pour un monde plus inclusif, plus juste.
Un projet au service des personnes en situation de handicap
Artiste slameur, comédien, conteur et metteur en scène, Lotheux Dossou-Yovo a séduit le jury par la force poétique de sa parole et la pertinence sociale de son projet : un programme de formation en théâtre et en slam destiné aux personnes en situation de handicap. « Que ce soit malvoyant, malentendant ou vivant avec la trisomie 21… ils deviendront les architectes de leur propre histoire », a-t-il déclaré avec émotion. « Ils raconteront leur vécu sur scène, ils seront comédiens, metteurs en scène, scénographes, régisseurs lumière et son. Et à travers leurs spectacles, ils gagneront leur autonomie ». Son projet allie inclusion, développement personnel et autonomisation économique, en proposant à ses bénéficiaires un cadre créatif qui les valorise et les insère activement dans la société.
Un concours à dimension humaine et internationale
Lancé pour la première fois en France, le concours d’éloquence est une initiative de Dignité Internationale, une ONG œuvrant pour la préservation et la protection de la dignité humaine à travers le monde. Devant le succès de l’édition française, l’organisation a décidé d’étendre l’expérience au Bénin, pays partenaire de longue date. « Le concours national a démarré en décembre. Les jeunes se sont inscrits via une plateforme en ligne, où ils ont présenté leur projet en vidéo. Un jury a sélectionné cinq finalistes béninois, auxquels deux autres ont été ajoutés après un repêchage », explique Hervé Dubois, directeur de la relation institutionnelle, de l’innovation et du plaidoyer à Dignité Internationale.
Les finalistes béninois ont rejoint les lauréats français à Cotonou pour cette grande finale placée sous le signe du dialogue interculturel et de l’engagement social. Une heure durant, la scène de l’Institut Français est devenue une tribune citoyenne où la jeunesse a prouvé qu’elle était capable de porter le changement.
Un accompagnement sur un an pour les trois lauréats béninois
Outre le prestige, les trois finalistes béninois bénéficieront d’un accompagnement technique, pédagogique et financier pendant un an pour la mise en œuvre de leurs projets dans les domaines du développement, de la culture et de l’action sociale.
Une promesse forte de Dignité Internationale, qui confirme son engagement à faire de l’éloquence un outil de plaidoyer et de transformation durable. Dans la foule, les applaudissements nourris à la fin des prestations témoignaient d’une chose : la parole de la jeunesse, lorsqu’elle est sincère et engagée, a le pouvoir de changer les regards et parfois même, le monde.