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Djogbénou et Alladatin en victimes expiatoires

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La récente sortie de deux anciens éminents membres de la société civile reconvertis en décideurs politiques, suscite beaucoup d’intérêt en même temps qu’elle alimente des railleries. Les développements de Orden Alladatin et les justifications de Joseph Djogbénou sont passés un peu comme de l’eau versée sur le dos du canard. Chacune des personnes qui se sont déplacées pour les écouter, c’est repartie avec ses anciennes convictions. C’est bien simple, on ne prêche pas un converti. Et chaque invité avait sa religion. Pour dire que si les uns étaient venus se convaincre de ce qu’il y a des raisons de continuer d’appartenir à la mouvance présidentielle, les autres étaient en quête de motifs complémentaires pour conforter leur position d’opposants. La question qui reste prédominante est celle qui consiste à se demander pourquoi c’est maintenant, à neuf mois de la prochaine échéance électorale et à plus de deux ans de la dernière, que les deux thuriféraires du régime s’expriment enfin sur deux points de gouvernance qui ont fait une grosse polémique et qui leur collent à la peau comme une glue. Pour se refaire une virginité dans la perspective des prochaines élections ?

Qui veut noyer son chien…

Le fait est que l’expression “ faire la politique avec la ruse et la rage” a un visage. Identique à celui du “certificat de conformité”. Et le code électoral jugé crisogène a aussi le sien. Une partie de l’opinion, par la voix du truculent Jean-Baptiste Élias, voudrait lire sur ces visages dont les traits seraient devenus indéchiffrables, les laideurs de la félonie, de la traîtrise et de la déloyauté. Ceux-là voudraient nous convaincre que leurs anciens compagnons qui, hier, défendaient farouchement la veuve et l’orphelin, auraient jeté la morale, l’éthique et la bonne foi aux orties pour se vautrer dans la jouissance des délices du pouvoir. Au regard de quoi, l’observation des postures et l’analyse des postulats suggèrent quelques déductions.

C’est d’abord que, en fonction de la position qu’on occupe dans la sphère publique, on peut avoir différents regards sur les sujets de préoccupation nationale. La perception d’un homme qui fait le choix de défendre spécifiquement la veuve et l’orphelin est diamétralement opposée à la vision de celui qui a la responsabilité de prendre des décisions, d’arbitrer les conflits de priorités et de gérer tous les intérêts, dans le but d’assurer le bienêtre, non pas seulement de la veuve et de l’orphelin, mais de toute la communauté. Parce que, in fine, gouverner, c’est gérer à la fois, les préoccupations contradictoires des treize millions de béninois d’aujourd’hui, sans perdre de vue les intérêt des générations futures.

Logiques opposées

Il s’ensuit qu’en toute logique, un militant des droits humains qui débarque dans le cercle des décideurs politiques, se décille les yeux très vite, face à la réalité qu’il découvre. Et Jean-Baptiste Elías peut continuer à jouer au Monsieur propre et intègre, tant qu’il n’a pas franchi le rubicon. Il est donc normal qu’en changeant de posture, la responsabilité fasse perdre à ceux qui sont en situation de décision, la candeur que d’aucuns leur prêtaient lorsqu’ils s’illustraient par les revendications. Pour dire qu’en somme, personne n’est plus patriote que personne. C’est le rôle des uns qui diffère de celui des autres. À la fin, c’est William Shakespeare qui a raison : “Rien en soi n’est bon ou mauvais. Tout dépend de ce qu’on en pense”.  Je suis tenté d’ajouter que tout dépend surtout des raisons particulières pour lesquelles on en pense ce qu’on en pense. De fait et en l’espèce, c’est la parole qui est déterminante et non l’impartialité car, la parole est toujours intéressée. Celui qui ne décide rien et qui en vient à juger un acte de gouvernance même très positif, peut le peindre à loisir en un grand désastre si telle est sa volonté. Tout est fonction de sa posture. S’il n’a pas de responsabilité, d’avantages ni de privilèges, il jugera en fonction de ses attentes, de ses déceptions, de ses frustrations, de ses rancœurs, de ses intérêts, bref, de son ressenti du moment. Ainsi va la vie publique.

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