Qui se souvient de toutes les peines éprouvées par les gouvernements précédents, pendant presque deux décennies, pour seulement désigner les chefs lieux des six nouveaux départements créés depuis le 15 janvier 1999? Qui se rappelle l’anarchie dans laquelle végétait l’administration béninoise, les faux-frais de missions, les concours truqués ? Qui se remémore les tas d’immondices dans Cotonou, l’incivisme dans la circulation, le rançonnement compulsif sur nos routes? Et qui pouvait parier qu’il était possible de mettre un peu d’ordre dans cette grande pagaille de la chefferie traditionnelle dans laquelle, des roitelets illégitimes et souvent opportunistes, par dizaines, faisaient la roue pour paraître plus représentatifs que les authentiques rois? Et pourtant ! Dans ce Bénin de l’impossible, tout est devenu possible. À telle enseigne qu’une loi qui remet en cause ce foutoir et y met de l’ordre aux dépens des usurpateurs, a pu être votée, sans bruit et sans remous; sans remise en cause populaire, presque dans l’indifférence générale. Dans un silence assourdissant! On dirait bien que quelque chose a changé dans nos mœurs. N’est ce pas?