
Angelo DOSSOUMOU
La langue française et la francophonie, en ce mois de mars, sont à l’honneur. Hier, à l’auditorium de l’institut français de Cotonou, à l’occasion des rencontres internationales de la Bande dessinée, une initiative du projet ‘‘Ressources éducatives’’ financé par l’Afd, le public composé de décideurs, d’enseignants, de créateurs a pu découvrir et partager le parcours inspirant de l’auteure franco-burkinabè de Bande dessinée, Roukiata Ouédraogo. Pendant plus d’une heure, elle n’a pas caché son expérience amère à la rencontre de la langue française dès son jeune âge et les difficultés traversées quand, à 20 ans, elle est arrivée en France. ‘‘La langue française est complexe…On me chicotait pour m’apprendre le français…la réalité entre l’Afrique et la langue française est embrouillée…C’est une langue qui me permet de travailler, de rencontrer, de partager, c’est un espace linguistique et d’échange…C’est une langue qui nous unit…’’, a-t-elle confessé.
Dans un langage de vérité, Roukiata Ouédraogo qui débarque en France avec le rêve de devenir styliste, traverse le chemin tortueux de la réalité dans l’Hexagone et finit par trouver son chemin dans la littérature, le théâtre et la production de BD. D’ailleurs, sa présence à la Rencontre internationale de la Bande dessinée de Cotonou n’est pas anodine au vu de son expérience et des jeunes talents du Bénin et d’autres pays qui y ont été invités. Pour Lylly Houngnihin, coordonnatrice du projet ‘‘Ressources éducatives’’, le Ribd2025 vise à exploiter le potentiel éducatif de la bande dessinée en mobilisant des créateurs, des enseignants et des décideurs autours d’une ambition commune à savoir intégrer durablement la Bd dans la pratique pédagogique tout en valorisant la création, la production et la diffusion au niveau locale. ‘‘Le projet ‘‘Ressources éducatives’’ est né d’une enquête diagnostique faite dans 15 pays d’Afrique sur l’état du livre globalement et spécifiquement, sur le livre de jeunesse en se posant la question de savoir quels sont les livres qu’on retrouve dans les mains de nos enfants dans ces 15 pays de l’Afrique de l’ouest et surtout, si ces livres reflètent leur réalité sociologique et dans quelle mesure on peut améliorer la qualité de l’enseignement en se basant sur les ressources qu’on met à la disposition des enfants’’, a-t-elle souligné. Pour Jérôme Binet Bos, Directeur délégué de l’Institut français, en ce mois de la francophonie, l’occasion est belle d’accueillir non seulement, la conférence inaugurale des Rencontres internationales de la Bande dessinée à Cotonou mais aussi, Roukiata Ouédraogo qui a émerveillé le public. C’est pourquoi, il a convié tous les amoureux de la BD à faire le déplacement de l’Institution français pour visiter les expositions de BD et les différents auteurs.