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Alofa et Donation Amoussou sur l’affaire Dangnivo : Révélations, ingérences politiques et privilèges en prison…

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Le procès sur l’affaire Dangnivo a démraré hier, au Tribunal de première instance de Cotonou, avec de nouveaux témoignages qui font couler l’encre et la salive. Codjo  Alofa, le principal accusé du meurtre de Urbain Pierre Dangnivo, fonctionnaire du ministère des Finances disparu en 2010 et Donatien Amoussou, son présumé complice, étaient sur le banc des accusés pour des révélations croustillantes.

L’affaire qui jadis, a sécoué la République, a déjà été évoquée en 2015, 2016 et 2018. Lors des premières audiences, Alofa avait plaidé coupable, affirmant avoir tué Dangnivo. Cependant, en 2018, il est revenu sur ses déclarations affirmant qu’il était en garde à vue au moment de la disparition de la victime et qu’il avait été contraint de plaider coupable sous pression. Il a également fait des révélations fracassantes concernant son évasion de la prison d’Akpro-Missérété en 2015, prétendant que des complices l’avaient fait sortir de sa cellule et l’avaient déposé à la frontière bénino-togolaise, après lui avoir remis de l’argent. L’audience de ce mardi s’est ouverte sous la présidence du juge de Céans, qui a rappelé que cette affaire n’était pas nouvelle, mais nécessitait une réévaluation des éléments déjà présentés pour permettre à la Cour de se faire une opinion plus éclairée. Aucun témoin n’a été ajouté, et les résultats d’une expertise sur les restes du corps retrouvé à Womey ont été partagés avec les parties. Cependant, une avocate de la partie civile a soulevé une question cruciale concernant l’intégrité des restes, après des manipulations et a demandé des documents pour garantir que l’identité du corps retrouvé était bien celle de Dangnivo.

Les révélations de Codjo  Alofa

Lors de son passage à la barre, Alofa a de nouveau contesté son rôle dans la mort de Dangnivo. Il a affirmé avoir été arrêté pour un vol de moto en 2010 et que c’est alors qu’il aurait été approché par des policiers pour accomplir une mission secrète pour le gouvernement. Selon lui, des personnalités proches du pouvoir à l’époque dont le commissaire Aledji, lui auraient dit que Dangnivo possédait des informations compromettantes pour le président de la République et qu’il devait être éliminé. Alofa a ajouté qu’on lui avait promis 25 millions de Francs CFA en échange de son implication, mais qu’il n’avait jamais vu le corps de Dangnivo, ni su ce qu’il était advenu de celui-ci. Il a également révélé que les premières déclarations qu’il avait faites à l’instruction, dans lesquelles il admettait sa culpabilité, lui avaient été dictées. Selon lui, ces témoignages avaient été extorqués sous la pression, et il n’avait jamais été réellement impliqué dans le meurtre. Son retour sur ses aveux a alimenté les interrogations sur la manipulation potentielle de son procès.

L’évasion et les ingérences politiques

En 2015, lorsque Codjo Cossi Alofa s’est échappé de la prison d’Akpro-Missérété, il a raconté qu’il avait été libéré sous une couverture, accompagné par des personnes encagoulées, et qu’une fois arrivé au Togo, il avait été remis à la police togolaise après avoir été payé à 50 000 FCFA. Alofa a souligné qu’il était revenu au Bénin car, la somme d’argent était dérisoire et qu’il n’avait pas prévu de fuir à l’étranger.

Donatien Amoussou : un complice dans l’ombre ?

Donatien Amoussou, l’autre prévenu, a également livré sa version des faits. Selon lui, il aurait été impliqué dans une affaire de récupération de véhicule volé et c’est là qu’il aurait eu des contacts avec des personnalités politiques, notamment Théophile N’dah, Lani Davo et Grégoire Akofodji, ministre de la Justice à l’époque. Amoussou a déclaré avoir reçu plusieurs paiements, dont 500 000 FCFA de N’dah et des réabonnements Canal+ réguliers de la part de Lani Davo. Il a précisé que ces « faveurs » lui avaient été offertes sous couvert de hautes personnalités politiques, mais sans que l’identité de ces bienfaiteurs ne soit révélée. Amoussou a aussi indiqué qu’Alofa, bien qu’en prison, bénéficiait de nombreux privilèges. Il affirmait qu’Alofa était parfois extrait de sa cellule pour des repas de luxe et des sorties nocturnes en ville. Alofa a confirmé ces allégations sans entrer dans les détails.

À l’issue de l’audience, l’atmosphère était tendue. Et déjà, les révélations sur les manipulations en détention, les liens entre les prévenus et les politiques notamment des figures influentes de l’époque alimentent les spéculations. Mais avant la fin du procès, la question est de savoir qui était véritablement responsable de la mort de Dangnivo. Le suspense reste entier. Cependant, ce procès pourrait bien changer la donne, non seulement pour les accusés, mais aussi pour ceux qui ont pu être impliqués de manière indirecte. Le tribunal poursuivra ses délibérations dans les jours à venir et de nouvelles révélations pourraient encore surgir au fur et à mesure que les témoins se succéderont à la barre.

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