Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en collaboration avec le Gouvernement du Bénin a organisé le 11 février dernier une séance de sensibilisation des populations et leaders religieux sur la prévention de l’extrémisme violent, la radicalisation et le terrorisme. Cette formation qui entre dans le cadre du Projet d’Appui au Renforcement de la Cohésion Sociale, à la Prévention de l’Extrémisme Violent et à la Lutte contre les conflits liés à la Transhumance, a réuni à la mairie de Parakou des leaders religieux qui ont suivi plusieurs communications sur la paix, l’engagement citoyen et la prévention. Financé par les Pays-Bas, ce projet s’est déroulé en présence de Joris W.P. Jurriëns, Ambassadeur des Pays-Bas près le Bénin. «J’ai assisté à un atelier où les différents acteurs ont travaillé ensemble pour réaliser la cohésion sociale. Cela est essentiel pour la stabilité et la sécurité. Entre les leaders religieux et traditionnels, les Forces de Défense et de Sécurité, le Gouvernement et la société civile, il faut un dialogue ouvert et constructif pour réaliser la cohésion sociale. La lutte contre l’insécurité et l’instabilité doit adopter une approche holistique…», a-t-il précisé. Pour Titus Osundina, Représentant Résident du PNUD, le gouvernement béninois est à saluer car, il a à cœur la cohésion sociale. «Je voudrais ici saluer la volonté politique du gouvernement du Bénin de prévenir et de lutter contre l’extrémisme violent et tout autre phénomène pouvant compromettre la paix dans ce pays. Le gouvernement a compris qu’il est important d’assurer la sécurité, la cohésion sociale, le vivre- ensemble entre les communautés et le renforcement des moyens d’existence des citoyens», a-t-il ajouté.
A la fin de cet atelier, certains participants ont exprimé leur satisfaction
Impressions de quelques participants
Richard MIKPEDO, révérend Pasteur de l’Eglise Protestante Méthodiste du Bénin. Président de la région du Borgou
«Cette séance vient renforcer ce que je vis»
Mes impressions sont bonnes. Cela ne peut qu’être ainsi parce que moi, je vis l’unité, je vis le vivre ensemble. Nous chrétiens, puisque nous vivons dans une localité purement islamisée, je vais vers les autres. Je collabore avec toutes les autres confessions religieuses. Cette séance vient renforcer ce que je vis. Je ne peux que saluer l’initiative. Je l’apprécie à sa juste valeur. Je profite pour remercier le PNUD, le Royaume des Pays-Bas, le Gouvernement, le Maire pour avoir réussi cette mobilisation et aussi pour le contenu de la sensibilisation.
ASSOUMA Séidou, Secrétaire général des Imams de Parakou
«Nous allons sensibiliser à travers nos prêches dans les mosquées, les mariages, les cérémonies»
L’initiative a été géniale. Ce n’est pas pour la première fois qu’une rencontre du genre a regroupé les leaders religieux. Mais celle-ci a été spéciale. On a eu l’Ambassadeur des Pays-Bas, le représentant du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, le Maire, toutes les couches socioprofessionnelles et le message tel que cela a été dit, il n’y a pas celui-là qui n’a pas entendu de quoi il a été question. Pour ma part, en ma qualité de Secrétaire général des Imams de Parakou, notre rôle est d’aller dans les villages pour sensibiliser, car c’est de cela qu’il s’agit. Nous allons le faire à travers nos prêches dans les mosquées, les mariages, les cérémonies. Nous rassurons le chef de l’Etat qui a pris à bras le corps cette affaire de violence. Nous allons en faire un combat parce que ça nous fait mal surtout nous qui sommes des confessions religieuses, qu’alors que c’est pour tuer le mouton ou le cabris qu’on appelle le nom de Dieu, des gens en voulant égorger leurs semblables appellent le bon Dieu. Ainsi, ils ont créé toute une confusion. Nous devons faire attention par rapport à tout ce que nous faisons, les étrangers que nous recevons dans nos maisons …
SIDIBE Azimi, Secrétaire générale de l’Association des Faiseurs d’Opinion de Parakou
«Cette sensibilisation amène à comprendre que la violence n’est pas une bonne chose»
Mes impressions sont très bonnes surtout que nous avons eu cette fois-ci la présence de l’Ambassadeur des Pays–Bas, le Représentant du Ministre, le Représentant Résident du PNUD, le Maire, un parterre de personnalités. Cela a rehaussé l’image et a renforcé tout ce qui se disait avant. Les gens savent que c’est beaucoup plus sérieux que ce qu’on pensait. Par le passé, on a eu beaucoup de sensibilisations, on a eu beaucoup d’éléments pour pouvoir travailler avec nos proches. Cette sensibilisation amène à comprendre que la violence n’est pas une bonne chose. Tout part de l’éducation de nos enfants. On a mis aujourd’hui plus l’accent sur l’éducation de nos enfants, le dialogue, le dialogue interreligieux, les échanges au sein de la famille. C’est très important. Le Représentant Résident du PNUD a donné tellement d’exemples et cela nous a tous fait plaisir. Dans la sensibilisation, ils ont tenu compte des préoccupations de la population. Nous sommes tout le temps avec l’extrémisme violent dans nos communautés. Il n’y a pas que les Djihadistes. Même dans nos communautés, vous savez comment cela se passe entre les éleveurs et les agriculteurs, même entre nous dans nos maisons…
