S’il en était besoin, la conférence des Forces vives de la Nation est venue confirmer que ce pays a une âme. Une force spirituelle puissante veille sur ce petit pays d’Afrique de l’ouest, qui ploie parfois sous la charge des contradictions, et parfois aussi, se retrouve au milieu d’un combat de vieux démons assoiffés de querelles et de sang. Ses enfants jouent souvent à se faire peur et n’ont de cesse de courir, la cupidité en bandoulière, derrière privilèges et pouvoir, au risque de tout embraser. Quand approche une échéance électorale, l’apocalypse semble inévitable mais elle est toujours avortée. Il n’y a pas à dire. C’est mon oncle du quartier qui a raison, qui ne cesse de répéter que : “Tout ce qui importe aux gens d’ici, c’est de pouvoir s’asseoir sous un arbre ombrageux, pour y boire la bière du soir. Le reste, tout le reste, c’est votre problème là bas. Qui vivra ne verra pas la guerre ici”. Ici, c’est le Bénin.