A la Bourse du Travail de Cotonou, s’est tenu ce vendredi 27 décembre 2024, un atelier de haut niveau consacré à la ratification des conventions 129 et 189 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Cette activité qui se déroule dans le cadre d’un partenariat multi-acteurs, fait suite à l’atelier régional intitulé « Briser les chaînes du travail et de l’exploitation domestique des enfants au Bénin et au Burkina Faso », organisé par les ONG CIPCRE-Bénin et DEDRAS. L’objectif de cet atelier de haut niveau est clair : interpeller l’État central sur l’urgence de ratifier les conventions 129 et 189 de l’OIT.
Plus que jamais, la société civile est engagée pour la ratification de deux conventions de l’OIT. La convention 129 qui porte sur l’inspection du travail dans l’agriculture et la convention 189 traitant du travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques. Les discussions ont été orientées vers la lutte contre le travail des enfants et la préservation des droits des travailleurs, deux thématiques délicates au cœur des enjeux sociaux du Bénin. Les participants, composés de représentants des organisations de la société civile, des syndicats, des ONG et des partenaires techniques, ont examiné en profondeur le contenu des conventions, tout en explorant les voies et moyens pour obtenir l’engagement ferme des autorités publiques. Cet élan collectif témoigne de la volonté de bâtir un consensus national autour de ces instruments juridiques internationaux.
Orden Alladatin, Député, Représentant du Président de l’Assemblée nationale, Président de la commission des lois, a salué l’initiative tout en restant convaincu que “le gouvernement fera son travail pour que les projets parviennent à l’assemblée nationale dans les meilleurs délais’’. Pour sa part, le Directeur Général du Travail, Edgard DAHOUI a rappelé que ‘’le travail des enfants est une violation des droits fondamentaux de l’homme’’. Il a profité de l’occasion pour passer au peigne fin les réformes et actions menées par le gouvernement pour faire taire cette pratique. C’est le cas de la création des services de lutte contre le travail des enfants dans tous les départements comme par exemple la campagne tolérance 0 contre le travail des enfants. En témoigne selon lui, la baisse drastique du taux de prévalence du travail des enfants, selon une enquête mixte réalisée par INSTAD, où le taux de prévalence nationale est passé de 52,5% en 2014 à 19,2 % en 2022. Il a terminé son intervention en rassurant l’assistance du niveau avancé que connait le ministère du travail et de la fonction publique dans ce dossier.
L’atelier a réuni des membres influents du partenariat multi-acteurs, parmi lesquels CIPCRE-Bénin, DEDRAS, Bénin Alafia (RAO), CNP-Bénin, COSI-Bénin, CSA-Bénin, CSTB et OBISACOTE. Ensemble, à travers un plaidoyer, ils ont élaboré des recommandations concrètes visant à renforcer la protection des enfants contre les pires formes de travail, garantir les droits fondamentaux des travailleurs et promouvoir la justice sociale. Ces derniers suggèrent aux autorités : de renforcer la protection des enfants contre le travail forcé et la traite; de mettre en place des mécanismes de contrôle et de sanctions pour assurer le respect des droits des travailleurs dans l’agriculture et le secteur domestique ; de professionnaliser l’activité des travailleurs domestiques afin d’assurer leur stabilité professionnelle ; de garantir un salaire équitable et des conditions de travail décentes ; de renforcer les outils juridiques et institutionnels pour protéger les enfants les plus vulnérables.
Le travail des enfants et les conditions précaires des travailleurs domestiques restent des réalités alarmantes au Bénin. Les conventions 129 et 189 de l’OIT offrent un cadre juridique international pour lutter contre ces fléaux. Leur ratification constituerait une avancée majeure dans la lutte pour la dignité humaine et le développement économique. C’est du moins ce qu’il faut retenir des interventions des uns et des autres. L’appel est clair : les autorités doivent agir rapidement pour concrétiser ce projet, car chaque jour d’attente pèse sur les épaules des enfants exploités et des travailleurs marginalisés. Avec l’engagement des acteurs présents à cet atelier, le Bénin peut espérer tourner une page décisive dans sa lutte contre le travail des enfants et pour les droits des travailleurs.