On ne va pas se mentir : la ruelle de l’insécurité

Sur la ruelle pavée menant de Cocotomey au pont de Womey, des centaine de motocyclistes, d’automobilistes et de camionneurs doivent se côtoyer au quotidien, se frotter les uns contre les autres, dans une dangereuse promiscuité. Sans trottoir, jouant les funambules au dessus des caniveaux à ciel ouvert, étroits, bouchés et puant la chiasse, les piétons doivent, par moments, choisir de jouer leur vie à la roulette russe. En pleine chaussée. C’est un curieux spectacle que de les voir, sautillant comme des putois pour échapper au pire. Sur ces quelques centaines de mètres, on s’agonit d’injures sans répit. Pauvres usagers. Il ne savent pas qu’ils ne sont pas responsables de cette galère. Et que pour les nombreux blessés et morts anonymes, victimes de ce chantier bâclé, ils peuvent exiger justice. Hélas, dans le pays au trente-quatre années de renouveau démocratique, les citoyens ignorent toujours tout de leurs droits les plus élémentaires.