C’est fou ce que les paradigmes sociétaux ont pu glisser au pays de nos ancêtres. Sans que nous n’en ayons vraiment pris conscience, le curseur s’est sensiblement déplacé. Et il est bien loin, le temps où le «adigoé gbohoungbohoun» de Vano Baby donnait de l’urticaire aux âmes pudibondes. Dans les rues aujourd’hui, les haut-parleurs crachent à pleins décibels et en boucle, les paroles lubriques de nos chanteurs devenus des polissons de la chanson pour les besoins d’un public pornographe. La perversité a trouvé une place confortable dans nos esprits, au point que, un Togbè Yéton qui, naguère, aurait provoqué une vague d’indignation, passe pour un chanteur à succès, avec les obscénités qu’il débite crânement. A ce train, il est à craindre que dans quelques petites années, le nudisme et la copulation sur les lieux publics deviennent des choix normatifs. Le libertinage est arrivé au galop, même au sein des foyers. Le comble de l’absurde, c’est quand, dans ce même pays, certaines sensibilités se disent affreusement choquées par une parade de femmes en bikini.
On ne va pas se mentir : dangereux libertinages
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