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Editorial :  le Ghana, un modèle malgré lui

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John Dramani Mahama est à nouveau aux commandes du Ghana. Au terme d’une élection jugée crédible par tous les observateurs, il a été élu face au candidat du parti au pouvoir. Victoire dûment saluée par des sons de cornes, des sifflets et des cris de joie dans les rues d’Accra. Et pour cause. L’actuel chef de l’état a conduit le pays à la merci de l’inflation, dans une proportion inédite. Tandis que le niveau d’endettement élevé l’a obligé à recourir à un prêt de trois milliards de dollars du FMI. Et même si le taux de l’inflation est ramené de 54% à 23%, le Cedi, la monnaie locale, a quand même perdu 70% de sa valeur. Pour un commentateur des médias, «  C’est le pire gouvernement dans l’histoire du pays ». Nana Akufo-Addo, le sortant, avait pourtant été encore plus brillamment élu en 2016, quand déjà il chassait Mahama du pouvoir, avant de le renvoyer à nouveau à ses pénates en 2020, lorsqu’il a brigué un second mandat.

On prend les mêmes…

 C’est que la gouvernance de John Mahama, de 2012 à 2016 avait paru suicidaire aux Ghanéens qui lui avaient refusé un second mandat. Le pays avait alors connu d’importantes coupures d’électricité et le Président avait été surnommé « Dumsor », de deux mot tirés de la langue Twi et signifiant éteindre et allumer. Par ailleurs, le mandat de Mahama avait été émaillé de scandales retentissants de corruption et de malversations financières. Mais le voilà qui revient comme un homme neuf, promettant de mener une lutte implacable contre la corruption et de faire recouvrer au pays, sa santé financière. Et c’est là où l’on s’interroge sur la capacité des populations à s’émanciper réellement pour émettre des votes objectifs. Parce que le Ghana d’aujourd’hui, premier producteur africain d’or, est miné par l’orpaillage illégal. Tout comme il est le deuxième producteur mondial de Cacao, dont les revenus sont insuffisants pour faire vivre le paysan.

Un modèle contre-performant

 Il est tout à fait évident que les déficits et les manquements enregistrés depuis des décennies dans la gouvernance, finissent par se stratifier et impactent négativement les efforts du Président en exercice, qui doit compter avec d’autres facteurs exogènes. De sorte que celui qui est en fin de mandat sera toujours pire que son prédécesseur. Mais tant que les élections se suivent à bonne date, peu importe qui est élu, peu importe qu’on prenne les mêmes pour recommencer. La Démocratie n’a besoin que de l’accomplissement  régulier de ce seul rituel pour être admirable. Voilà pourquoi, malgré ses revers tragiques, le Ghana restera un modèle. Même si le taux de participation à l’élection présidentielle a chuté de 20%, et qu’on n’a pas pu collecter les résultats dans neuf centres de compilation qui étaient assiégés par des militants de partis politiques, pour cause de bulletins manquants. La formule magique a encore fonctionné : « Les bulletins non compilés sont en quantité insuffisante pour pouvoir changer quoi que ce soit aux résultats ».  Ben voyons, si tout le monde est content où est le problème ?

Anicet OKE

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