Le peuple, entité politique abstraite s’il en est, absconse à souhait et hautement spéculative, a un bon et large dos. On peut s’en prévaloir pour dire ou faire tout et n’importe quoi. Balloté dans tous les sens et s’exprimant généralement par politiciens intéressés et interposés, le peuple n’a de volonté, d’ambitions et de combat que ceux des hommes qui l’instrumentalisent. Et qui marchandent les libertés en son nom. Lorsqu’il s’exprime par les urnes, les suffrages lui sont volés sans vergogne. Et gare à lui s’il ose protester. C’est la source des tensions exacerbées, des révoltes suscitées, des pogroms regrettables. Parce que, « Un peuple n’a qu’un ennemi dangereux, c’est son gouvernement », selon Louis Antoine de Saint-Just. Un bon prétexte pour les opposants qui attisent le feu au sein du « peuple », qui l’activent, et qui après, viennent jouer aux sapeurs pompiers. On a tout compris dirait Tiken Jah Fakoly. Mais alors, entre le gouvernement et son opposition, qui a raison ?
Anicet