
Isac A. YAÏ
Cotonou a abrité du 24 au 25 juin, la 5ème édition du Cyber Africa Forum (CAF). Ayant réuni décideurs, experts et innovateurs de l’univers numérique à Sofitel, cette rencontre continentale a été une tribune de réflexions pour la protection des données des citoyens. “Le monde continue de faire face à plusieurs crises, qu’elles soient numériques, économiques, sécuritaires ou politiques… Comment pouvons-nous donc espérer faire face à ces menaces, si nous n’avons pas bâti les garde-fous nécessaires au préalable, tout en préservant la liberté d’expression à l’heure où la désinformation devient un fléau de plus en plus difficile à combattre ? C’est précisément pour répondre à cette question que nous sommes ici avec cette ambition de faire de la résilience un effet pour nous tous. Mais l’histoire ne nous arrêtera pas à la clôture de cette édition… Et si nous conjuguons nos efforts, si nous mutualisons nos moyens, alors 2030 ne sera pas un point d’arrivée, mais plutôt le point de départ d’un continent qui protège ses données, valorise ses savoirs et affirme sa souveraineté…”, a fait savoir Frack Kié, commissaire général du CAF.
Pour Aurélie Adam Soulé Zoumarou, ministre du numérique et de la digitalisation, la rencontre de Cotonou permettra de co-construire avec les partenaires un avenir numérique plus sûr, plus éthique et plus inclusif. “Dans ce contexte, le numérique a besoin d’un meilleur budget pour s’imposer avec un marché qui devrait peser en Afrique 180 milliards de dollars en 2025 sur environ 5% du PIB et 70% de la population africaine qui sera connectée à Internet d’ici 2030”, a renchéri le commissaire général du CAF.

A en croire la ministre du numérique et de la digitalisation, c’est dans cet esprit que le Bénin s’est engagé dans le développement de la cybersécurité nationale. “Depuis 2020, nous avons élaboré et opérationnalisé notre stratégie nationale de sécurité numérique. Nous avons mis en place un centre national de réponse aux incidents, ainsi qu’une infrastructure nationale à clés publiques, un laboratoire d’analyse forensique, et une politique de protection des infrastructures critiques. Tout cela porté par des talents de classe mondiale. Et nous restons profondément engagés au sein des cadres régionaux et continentaux, et dans la mise en œuvre des conventions de Malabo et de Budapest”, a-t-elle précisé.
La rencontre de Cotonou a pris fin avec des recommandations pouvant permettre au continent de renforcer sa cybersécurité pour la protection des citoyens