
Isac A. YAÏ
Une soirée débat sur le cancer du sein chez les femmes. C’est l’initiative de l’Institut de Recherche pour le développement (IRD) qui a lieu le mercredi dernier à l’Institut français du Bénin à Cotonou. Ayant réuni des sachants dans le domaine et des apprenants du Collège d’enseignement général (Ceg) de Pahou qui ont travaillé sur ce sujet, cette soirée a permis de discuter sur les facteurs de risque et les manifestations du cancer du sein. “Les femmes atteintes d’un cancer du sein en Afrique sont particulièrement jeunes, 49 ans en moyenne au Bénin, contre 64 ans en France et frappées par des formes sévères de la maladie. Au-delà de cette prévalence importante, la prise en charge du cancer du sein est aussi un sujet majeur. L’oncologie demeure une discipline encore nouvelle en Afrique. L’accessibilité tant financière que géographique des soins n’est pas aisée. Ces opportunités réduites de traitement sont la cause de faibles chances de guérison, a fait savoir Lionel Briand, Directeur de l’Institut français du Bénin. Toutefois, de nombreuses réformes ont été faites pour remédier à cette situation. Le but de cette soirée organisée par l’IRD est de réfléchir aux perspectives et opportunités qui permettront d’améliorer l’accès aux soins des femmes atteintes d’un cancer du sein au Bénin.
Ainsi, à travers des communications et surtout des slams, poèmes et pièces de théâtres animés par des apprenants du club Jeune Espoir du Ceg Pahou, le cancer du sein a été décortiqué. “Selon l’OMS, on estime que sur 11 femmes, il y en aura une qui aura à faire face au diagnostic de cancer du sein. Lorsqu’on regarde la carte du monde, on se rend compte que le cancer du sein est plus fréquent dans les pays développés, mais la mortalité est plus élevée en Afrique. Cela veut dire que beaucoup de femmes meurent de cancer en Afrique et très peu dans les pays développés”, a expliqué le professeur Freddy Gnagnon.
Selon lui, le Bénin enregistre environ 5 000 nouveaux cas de cancer chaque année. Il a à cet effet présenté les facteurs de risque que du cancer du sein chez les femmes. “Les facteurs de risque signifient simplement que, lorsque vous les avez, vous multipliez par un chiffre mathématique le risque d’avoir du cancer ou d’avoir une autre maladie. Le premier facteur de risque, c’est l’âge des premières règles. Donc, les femmes qui ont eu leur première règle avant l’âge de 12 ans ont plus de risques de développer le cancer du sein que les femmes qui ont eu leur première règle après l’âge de 12 ans. De même, les femmes qui ont eu leur ménopause tardivement ont plus de risque de développer le cancer du sein que les femmes qui ont eu leur ménopause à l’âge normal. À côté de ces facteurs hormonaux, il y a des facteurs liés à la vie reproductive de la femme. Les femmes qui n’ont pas d’enfants ou peu d’enfants, ont plus le risque de développer le cancer du sein que les femmes qui en ont beaucoup plus. Plus une femme a de la graisse, plus elle va augmenter son niveau de cancer du sein. La consommation d’alcool aussi augmente le risque de cancer.
Selon sa communication, on peut regrouper ces facteurs de risques en deux : les facteurs de risque modifiables, où l’on retrouve l’alcool, le tabagisme… Et les facteurs de risque non modifiables : l’âge et autres. Il a pour finir invité les femmes à faire la palpation et à se rendre dans un centre de santé le plus tôt possible pour faire la mammographie au cas où elles constatent la présence d’une boule dans leurs seins.