Les mélomanes de la ville de Parakou ont vécu un concert mémorable dans la soirée du samedi 25 janvier dernier. L’artiste Assouma Bourou, dit « Bourous’man », encore surnommé « le Baobab du Septentrion », a assuré un show inédit à l’Institut français de la Cité des kobourous, devenu trop exigu pour contenir la foule immense ayant effectué le déplacement.
Par Cir-Raoul HOUNGBEDJI (Coll Ext.)

Pour un « come-back » musical, le Baobab a étalé tout son art, déployant sur cette scène de l’Institut français une énergie qu’on lui connaît. Très vite, autour de 18h déjà, le public a pris d’assaut l’espace dédié à ce spectacle-événement prévu pour démarrer à 20h30, afin de ne rien rater. Même, dans la ville, plusieurs affiches géantes ont largement contribué à annoncer pendant plusieurs jours, le retour du phénomène musical.
Ce samedi soir-là, c’est un mot introductif du nouveau directeur des lieux, Rodrigue Gotovi, ovationné pour son courage, sa jeunesse et tous les efforts consentis au quotidien pour faire rayonner davantage ce grand espace culturel, qui a coupé court au prélude musical assurée par l’orchestre « Black Golden » pendant plusieurs minutes, pour annoncer celui que tout le monde attendait. Bourous’man est apparu sur scène sous les ovations nourries du public, entonnant un premier titre aussitôt repris en chœurs par la foule. Enchaînant titre sur titre, le Baobab aura exécuté au total, une dizaine de ses morceaux à succès que ses fans n’ont pas hésité à chanter tout au long de la soirée pour accompagner leur artiste et lui témoigner leur sympathie. L’un des morceaux qui n’aura pas manqué à cette belle fête est sans doute « Tapez poto ». On y retrouve le style musical de Bourous’man, le « soko », savamment agrémenté à l’amapiano très en vogue aujourd’hui. C’est ce dernier single du Baobab qui tourne en boucle depuis quelque temps, sur les radios, télévisions et réseaux sociaux. Il s’agit, à en croire l’artiste, d’un titre inspiré d’un malheureux événement survenu deux ans plus tôt et qui l’a éloigné de la scène.
Un souvenir difficile à évoquer, un show de remerciement
Pour la petite histoire, le samedi 27 mai 2023, lors d’un spectacle à Bembèrèkè, à l’occasion de la fête du Tako, Assouma Bourou a été victime d’une chute. L’artiste qui avait tenté un saut du podium pour rejoindre le public surexcité, est sorti fragilisé de cette chute qui lui a occasionné une double fracture à la jambe droite, tout en l’éloignant de la scène pendant un long moment. Ce spectacle est alors sa façon à lui, de témoigner sa gratitude à Dieu qui a œuvré pour sa guérison, mais également à toute la population qui s’est fortement mobilisée pour le soutenir pendant ces moments difficiles. Pour ce « come-back » qui a pris l’allure d’une véritable fête, un tissu à l’effigie de l’artiste sur l’insistance de ses fans pour la circonstance, a même été conçu et s’est arraché comme de petits pains.
Plusieurs artistes du septentrion n’ont pas voulu se faire conte cet événement. On pourrait retenir entre autres, Alpha Mim et Razia the first qui étaient montés sur scène pour soutenir Bourous’man, apportant ainsi leur part d’ambiance, pour le bonheur du public. Après la réussite patente de ce concert, savamment goupillé par Gauthier Godonou, manager de l’artiste et toute son équipe, une tournée nationale est d’ores et déjà envisagée.