C’est sous le signe de l’indépendance et de la consolidation de l’État de droit que la rentrée judiciaire 2024-2025 du Barreau du Bénin a été officiellement lancée ce vendredi 29 novembre 2024 à la Maison de l’Avocat au Tribunal de première instance de première classe de Cotonou. Placée sous le thème « L’indépendance de l’avocat et la consolidation de l’État de droit », cette rentrée a réuni un parterre de personnalités du monde judicaire pour réfléchir sur l’essence de la fonction de l’avocat. Pour le bâtonnier Angelo Hounkpatin, cette introspection est à la fois audacieuse et nécessaire. « L’avocat, par sa mission, est le dernier rempart des droits fondamentaux, un acteur clé dans la défense des plus vulnérables et la préservation des principes de justice, même en des temps de crise », a-t-il déclaré.
L’indépendance, selon lui, ne se limite pas à un idéal, mais constitue la pierre angulaire de l’exercice du métier. Qu’il s’agisse de résister aux pressions du client, d’éclairer impartialement le juge ou de préserver une distance critique vis-à-vis des gouvernants, l’avocat doit affirmer son autonomie pour garantir une justice véritablement équitable. Claude Folly Adama, président du barreau de Lomé et représentant de la Conférence des bâtonniers de l’UEMOA, a renchéri : « Ôter l’indépendance à l’avocat, c’est mettre en péril l’État de droit ». L’importance de l’indépendance n’a pas laissé indifférent le magistrat Etienne Fifatin, représentant le président de la Cour suprême. Il a insisté sur le fait qu’aucun texte ni aucune immunité ne suffisent à rendre un avocat véritablement indépendant. « L’indépendance est un état d’esprit, une volonté tenace de se maintenir hors de toute influence », a-t-il clamé. Selon lui, cette vertu repose avant tout sur des valeurs intrinsèques telles que l’intégrité, la probité et l’intrépidité, indispensables à une justice crédible et équitable.
Honorant de sa présence à la rentrée, le ministre de la Justice, Yvon Détchénou, a évoqué les enjeux liés à la réforme du secteur judiciaire en cours d’élaboration. Il a souligné des priorités telles que l’accessibilité et la transparence de la justice, l’efficacité des services publics et la réduction des délais de traitement des dossiers. « Renforcer la justice ne signifie pas compromettre l’indépendance de l’avocat. Au contraire, l’avocat, par son devoir, est un pilier de l’État de droit », a-t-il affirmé. Le ministre Yvon Détchénou a également plaidé pour une coopération renforcée entre le Barreau, la magistrature et les autres acteurs judiciaires afin de promouvoir les valeurs de fraternité et de justice.
La rentrée judiciaire a été marquée par la remise de distinctions aux lauréats du concours de plaidoirie, mettant en lumière l’engagement de la relève du Barreau à perpétuer les idéaux de la profession.