Depuis le début de l’année 2025, une série d’attaques à main armée vient troubler la relative accalmie que connaissait le Bénin en matière de criminalité. Entre janvier et avril, des actes de braquage ont été signalés dans plusieurs localités du pays, avec à la clé des pertes en vies humaines et d’importantes sommes d’argent emportées.
Ange M’poli M’TOAMA
Entre janvier et avril, la presse et les réseaux sociaux ont relayé une série d’actes de grand banditisme qui rappellent les heures sombres de l’insécurité au Bénin. Le 29 janvier, une station-service a été la cible d’un braquage sanglant. Le 28 février, un jeune opérateur de mobile money a été froidement abattu à Zopah, un quartier d’Abomey-Calavi. Dans le nord du pays, la commune de Tchaourou a enregistré un autre décès suite à une attaque similaire, tout comme à N’Dali, où un homme est tombé sous les balles de coupeurs de route. À Abomey-Calavi, un conducteur de taxi-moto a été dépossédé de son engin. Plus récemment encore, dans la nuit du 5 au 6 avril, un braquage survenu à Bantè a coûté la vie à un usager de la route.
La fréquence des braquages laisse penser à une résurgence de groupes criminels bien organisés. Dès lors, des interrogations se persistent sur l’efficacité actuelle du dispositif sécuritaire, pourtant renforcé ces dernières années. Si les efforts de sécurisation du territoire semblaient porter leurs fruits ces dernières années, la fréquence actuelle des braquages remet en cause le dispositif des Forces de l’ordre pour anticiper et pour dissuader ces actes.
D’autres pointent du doigt une possible baisse de vigilance des Forces de l’ordre, accaparées ces derniers mois par la traque des cybercriminels, communément appelés « gaymen ». Les grandes opérations contre la cyberfraude ont en effet mobilisé des ressources humaines et matérielles considérables, reléguant au second plan la lutte contre le banditisme classique. Il n’est pas exclu que d’anciens cybercriminels, désormais à court de ressources numériques, se soient reconvertis dans les attaques physiques pour continuer à subvenir à leurs besoins.
Un impératif : restaurer la sécurité
Face à cette vague de violences, la riposte des autorités est attendue avec fermeté. Les citoyens, de plus en plus inquiets, expriment leur peur et leur ras-le-bol. La confiance en la capacité de l’État à assurer la sécurité de tous, vacille. Il devient urgent de réajuster les stratégies de sécurité, en renforçant la présence policière dans les zones sensibles, en réactivant les patrouilles mixtes et en mettant en place un système d’alerte communautaire. Car, au-delà des chiffres, ce sont des vies humaines qui sont en jeu. Et chaque nouveau braquage non élucidé alimente un climat d’insécurité délétère. Alors, il urge que les Forces de sécurité redoublent de vigilance pour endiguer la recrudescence des braquages.
