Il y a 34 ans, le grand méchant tortionnaire Mathieu Kérékou a été chassé du pouvoir et remplacé par l’ange de Dieu, Nicéphore Soglo. Puis, sans qu’on puisse vraiment expliquer pourquoi, Nicéphore Soglo a été peint en sorcier noir, pire que le méchant Mathieu Kérékou. Bien entendu il fut dégagé encore plus violemment que son terrible prédécesseur et remplacé par… Mathieu Kérékou. Non pas que celui-ci fût devenu fréquentable, mais parce que c’était le seul candidat qui pouvait affronter Nicéphore Soglo dans les urnes, avec de réelles chances de succès. Et depuis, c’est le ping pong politicien. À chaque échéance, le meilleur, soi-disant, nous est vendu. Aussi cher que possible. On l’installe avec force effusions et considérations dans le fauteuil présidentiel pour aussitôt le vouer aux gémonies quelques mois après. Parce qu’on découvre qu’il est pire que son prédécesseur qu’on est prêt à ramener par tous les moyens. Les projets que le nouveau a pu réaliser en vrai ? “On s’en fout. Tout le monde peut faire mieux. C’est zéro pointé. Débat clos”. Vivement le courage et la détermination d’un John Jerry Rawlings pour faire le ménage au sein de ce personnel politique trop cupide. Dans l’intérêt de la République. Est-ce trop demander ?