
Le prophète Malachie partage sa vision sur l’engagement de la foi au plan politique. Pour lui, la spiritualité authentique ne saurait être déconnectée de l’action sociale ni de la transformation politique. Dans cet entretien, il aborde la pauvreté à la lumière des Ecritures, la mission des églises face à la misère humaine, la complémentarité entre foi et politique, et les actes concrets qu’il pose au quotidien.
Bonjour Prophète Malachie, Présentez-vous à nos lecteurs ?
Je suis avant toute chose un passionné de tout ce que je vis et ce que je vois. Ma vie est guidée par la passion. Ancien journaliste, J’ai eu l’appel de Dieu aujourd’hui en tant que Prophète Malachie dans l’église des Chérubins et Séraphins. Je suis auteur de l’ouvrage “De la Servitude à la Liberté ». A l’état civil, je suis Odjo Tycko Antoine. Chaque chose que je fais est un acte pour celui qui m’a créé et que j’aime plus que tout.
Qu’est-ce qui vous marque dans ce que la bible dit de la pauvreté ?
La question de la pauvreté est très présente dans la Bible et traverse l’ensemble du récit biblique. Elle fait partie des réalités du monde dans lequel nous vivons. Je suis particulièrement interpellé par le passage de Deutéronome 15. Il y est dit : « Il n’y aura pas de pauvre chez toi » (v.4). Il y a une visée. La vie conforme à la volonté de Dieu transforme les rapports humains d’une façon qui devrait évacuer le problème de la pauvreté. En même temps, il y a un réalisme biblique aussi. Quelques versets plus loin, on peut lire : « Il y aura toujours des pauvres dans le pays » (v.11).
Selon-vous, en quoi consiste la pauvreté ?
Deux mots ou idées semblent revenir régulièrement dans la Bible, lorsqu’il est question de pauvreté : nourriture et vêtement. Le pauvre est celui qui souffre de carence dans ses besoins de base, lesquels sont souvent résumés par ces deux termes.
Lorsque Dieu dit qu’il prend soin du faible, il affirme qu’il fait droit à l’orphelin et à la veuve, qu’il aime l’immigrant et lui donne nourriture et vêtement (Deutéronome 10.18). Lorsqu’Ésaïe appelle le peuple d’Israël à l’action en faveur des pauvres, il l’exhorte à partager son pain avec celui qui a faim et à couvrir d’un vêtement celui qui est nu (Ésaïe 58.7). Les exemples donnés par Jean-Baptiste à ceux qui lui demandent ce qu’ils doivent faire pour produire du fruit digne de la repentance sont les suivants : « Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n’en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même », (Luc 3.11).
Comment la Bible articule l’aide envers le frère en Christ et l’aide envers le frère en humanité ?
La clef est en Jésus-Christ. Par l’incarnation, il a revêtu notre chair et il révèle la vérité de notre humanité. D’ailleurs, l’apôtre Paul souligne que tout a été créé en lui (Colossiens 1.16), par lui (Jean 1.3 ; 1 Corinthiens 8.6) et pour lui.
D’autre part, par la résurrection, il est le premier-né de la nouvelle création. C’est dans cette réalité en Christ que l’on a les moyens de commencer à penser cette articulation entre une solidarité qui est proprement humaine et une solidarité qui est propre au peuple de Dieu.
Je pense alors que l’on peut parler de cercles concentriques qui partiraient de la famille en Christ et qui débordent vers l’humanité entière. Ce qui se joue dans l’Église est signe de quelque chose qui viserait idéalement l’humanité tout entière. En matière d’implication face à la pauvreté, je trouve alors intéressant de distinguer deux aspects. Il y a d’un côté l’idée de solidarité qui relève de notre constitution en une seule humanité et de l’autre ce qui relève de l’amour du prochain et qui touche plus à une dimension relationnelle. Est que vous savez qu’au Benin personne ne veut plus aider. D’ailleurs, les gens ont peur d’aider leur prochain. En 2026, il faut que les nouveaux dirigeants soient les hommes de miséricorde envers leurs prochains respectifs. Voilà nos prières à l’endroit de nos politiciens qui pensent participer aux élections générales dans notre pays.
Qu’est-ce que l’incarnation révèle de la volonté de Dieu par rapport à ceux qui vivent dans la pauvreté ?
Si Jésus a certainement vécu la condition modeste d’un rabbin itinérant, je ne suis pas sûr qu’on puisse dire qu’il était vraiment « pauvre ». Il me semble qu’un enseignement important vient de ce qu’il réalisait au travers des guérisons et délivrances. Quand Jésus chasse un démon ou quand il guérit un lépreux, il le restitue à la vie sociale.
La pauvreté ne doit pas être pensée uniquement en termes de manque matériel ou financier. L’insertion dans les relations sociales sont aussi nécessaires pour sortir de la pauvreté. Par ses miracles, Jésus restitue aussi ces personnes à un rôle social possible. Il défait les gens de cette marginalité forcée à laquelle ils étaient contraints.
Qu’est-ce que le comportement de Jésus nous dit de ce que nous sommes censés faire en tant que chrétiens aujourd’hui pour les plus démunis ?
Aimer son prochain, c’est l’honorer et l’élever. En Philippiens 2.3, nous sommes invités à « considérer les autres comme supérieurs à nous-mêmes ». La formule ne traite pas directement de la pauvreté mais c’est un principe éthique plus large. En Marc 5, l’homme possédé parle en « je » à partir du moment où les démons le quittent. Nous devons honorer notre prochain, et en particulier celui qui est dans le besoin, comme un sujet auquel on rend la possibilité de parler en son propre nom.
Quel regard portez-vous sur ce qui se vit dans les Églises en matière de solidarité ?
Je suis frappé par la grande diversité des actions à mener face à la pauvreté. Il y a tellement de choses qui sont possibles, que ce soit en Église dispersée ou en Église réunie. Intervient alors le rôle des choix et du discernement personnel. Certains vont être appelés vers un type d’actions, d’autres vers un autre. Certains vont agir dans des œuvres proprement chrétiennes, d’autres dans des associations qui ne le sont pas. Il n’y a pas forcément grand-chose à dire là-dessus. Aujourd’hui, ce qui m’interpelle surtout c’est la façon dont a évolué la conception de l’Église.
Quel regard portez-vous sur les actions de solidarité menées en dehors des cercles chrétiens ?
La grâce commune c’est l’idée que, bien que défiguré par la Chute, l’être humain n’a pas été entièrement livré au péché. Sinon, le caractère destructeur du péché aurait déjà tout détruit. Dieu n’a pas laissé ce monde sans bonté et sans vérité.
Par la grâce commune, Dieu permet que des hommes et des femmes qui ne sont pas chrétiens agissent de façon bonne. C’est ainsi que les chrétiens n’ont pas le monopole de l’aide face à la pauvreté. En tant que chrétien, on peut alors témoigner de la reconnaissance à Dieu et à ces hommes et ces femmes pour ce qu’ils font. On n’est pas là en donneurs de leçons mais on est aussi là pour se laisser interpeller par ce que font les autres.
Quelle différence y a-t-il entre une action de solidarité menée par un chrétien et une autre menée par un non-chrétien ?
L’aide face à la pauvreté a une couleur spécifique quand elle est chrétienne à cause de sa motivation et de son ancrage en Christ. En Éphésiens 5.2, il est dit que nous devons imiter le Christ qui s’est livré à Dieu pour nous en offrande et sacrifice. C’est intéressant. Nous ne sommes pas simplement dans des rapports d’humain à humain. Ce que nous faisons, nous le faisons comme des offrandes pour les autres mais avant tout destinées à Dieu. En aidant mon prochain, c’est Dieu que j’honore.
Sur votre déplacement à l’endroit de vos ainés prophètes et aussi de votre présence dans les différents pèlerinages appelés Ori Oké, vous avez pris l’initiative de faire don de tissus et d’argent. Qu’est-ce qui justifie ce geste de générosité ?
Je partage des tissus blancs et de l’argent à ceux qui ont le plus besoin parmi les fidèles dans les églises des Chérubins et Séraphins et surtout dans des églises célestes. Dans les Mosquées bientôt. C’est ma manière d’aider et c’est ce que Dieu demande dans le Coran, la Bible et tous les livres Saint. Je ne fais qu’obéir à la parole de Dieu et sachez qu’il y a plus de plaisir à donner qu’à recevoir. Je vous fais en cadeau ces versets SOURATE 7 :9 selon le Prophète MAHOMED (paix de Dieu sur lui) la pesée à ce jour sera équitable ; ceux dont les bonnes actions pèseront lourd, voilà ceux qui gagneront le paradis. HEBREUX 13 :16 n’oubliez pas la bienfaisance et l’entraide communautaire car ce sont de tels sacrifices qui plaisent à Dieu. Donc j’obéis à ces lois car je veux être sauvé, en plus aider les autres est mon opium.
Vous devez retenir que c’est en donnant et en s’aimant en actes et en vérité que les croyants montreront qu’ils sont les enfants de Dieu ou les disciples de Jésus Christ. Ce n’est pas la religion mais la foi accompagnée d’actions concrètes qui sauve l’homme et le libère.
A votre avis, est-il justifié de mélanger religion et politique ?
On ne peut pas être spirituel sans faire de la politique. La Bible elle-même est un livre politique. Si vous retirez la politique de la Bible, vous n’avez plus de Bible. Elle est remplie de rois, de juges et de partis politiques. Il est important que les personnes croyantes s’impliquent politiquement afin de façonner et de modeler notre pays toujours plus en direction du Christ.
Un mot pour clore cette interview ?
Restons humbles, très humbles : aucun de nous ne peut véritablement consoler un ami dans la peine, ni l’aider à résoudre vraiment ses problèmes. Mais nous savons, par expérience personnelle, auprès de qui il lui convient d’aller sans détours, pour trouver du secours au moment opportun. Aidons-le à retrouver le chemin vers Lui !
Cherchons maintenant ensemble comment accueillir et aider vraiment ceux qui sont dans le besoin, tout en évitant les pièges que peut comporter cette démarche. Notre désir doit toujours être de les amener ou de les ramener à Christ, et de nous effacer ensuite (Jean 1 : 42-43 ; 1 ; Act. 8 : 39). Le Seigneur est la seule véritable source de toute bénédiction.
Pour finir, les événements de cette année qui sont importants pour moi c’est le grand pèlerinage de AGELU du 24 au 27 juillet au Nigeria et le grand pèlerinage de IGBOHO en septembre. Le lancement du groupe de Prière les Princes de la paix. Et bien d’autres activités. Seigneur je te remercie pour l’exemple que tu m’as laissé, tu as donné à manger à ceux qui avaient faim, comme le bon samaritain qui a soigné les plaies du blessé, aujourd’hui, je désire témoigner de toi en apportant mon aide à ceux qui en ont besoin et que tu places sur ma route. Amen au nom de Jésus-Christ. Alléluia, Hossanna, Iyé.