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Au Bénin, malgré la loi N° 2021-12 adoptée en décembre 2021, qui encadre l’accès à l’avortement sécurisé, de nombreuses femmes continuent de subir des complications graves ou de perdre la vie suite à des avortements non sécurisés. En effet, la campagne #Doxami, lancée en septembre 2024, s’attaque à cette problématique en brisant les tabous et en informant la population sur les droits en santé reproductive.
Sous le thème « Parlons-en », Doxami vise à sensibiliser sur l’importance d’un avortement sécurisé en tant que droit de santé publique. Les organisateurs de cette campagne mettent en avant les dispositions légales, qui prévoient l’encadrement strict des interruptions volontaires de grossesse (IVG) pour protéger la vie et la santé des femmes.
L’objectif est de réduire la stigmatisation sociale, d’améliorer l’accès à des soins sûrs et de promouvoir une meilleure compréhension des lois en vigueur.
Selon Dr Raphaël Totongnon, gynécologue, l’accès à un avortement sécurisé reste limité, en partie à cause d’un manque d’information et de la persistance de préjugés. «Nous devons respecter les dispositions légales pour offrir ces soins essentiels sans honte ni jugement», plaide-t-il.
Pour changer la tendance, la campagne mobilise divers acteurs que sont les professionnels de santé, les leaders communautaires et religieux, ainsi que des associations comme « Filles en action ». Ces derniers mettent l’accent sur l’importance d’une collaboration renforcée pour vulgariser les lois jusqu’aux zones les plus reculées.
Selon les statistiques, les avortements non sécurisés constituent la troisième cause de décès avec environ 200 décès maternels annuels. En réponse, #Doxami intensifie ses efforts via des campagnes médiatiques, des formations et des discussions communautaires pour garantir que chaque femme puisse accéder à des soins sûrs, dans un cadre légal et sans stigmatisation.