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Les apprenants dans les jobs de vacances : à la quête du gain et d’expériences professionnelles      

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Pendant que certain profitent du repos pour se donner à des activités ludiques, d’autres revêtent une autre casquette et cumulent les heures de travail. De plus en plus de jeunes choisissent de gré ou de force de sacrifier leurs vacances au profit d’un emploi saisonnier. Pour la plupart, c’est le besoin d’argent et le désir d’autonomie qui les poussent à cette option. D’autres par contre sont attirés par la volonté de vivre une première expérience professionnelle.

Ruth MITCHONOU (Stag)

Serveur, aide maçon, livreur à domicile, vendeur ambulant… autant d’activités que mènent les apprenants en période de vacances. Dès la fin de l’année scolaire, ils prennent d’assaut les petits boulots. Derrière ces emplois souvent perçus comme de simples moyens de subsistance, se cachent des réalités bien plus profondes. Parmi les raisons principales qui poussent les jeunes à opter pour un job de vacances, la nécessité financière arrive en tête. Nombreux sont ceux qui souhaitent subvenir à leurs besoins sans dépendre entièrement de leurs parents. C’est le cas de Carlos, étudiant. « Pendant les vacances, je fais des jobs pour pouvoir aider mes parents et moi-même. Mes parents ont du mal à joindre les deux bouts, avec plusieurs enfants à charge. Mon père est démarcheur, ma mère commerçante. Ce n’est pas facile pour eux, alors je fais ma part. Je demande à des personnes plus âgées de m’aider à trouver du travail », affirme-t-il.

Mais au-delà du gain pécunier, les avantages sont multiples. Bihoul, est également étudiant, il s’y est engagé pour une raison tout aussi particulière. « Travailler pendant les vacances me permet d’être autonome, de découvrir le monde du travail, de me préparer pour l’avenir, de faire des rencontres, et surtout de ne pas m’ennuyer », fait-il savoir. Ainsi, pour certains, faire une activité professionnelle en période de vacances aussi un moyen de répondre à des besoins personnels que les parents ne peuvent plus toujours assumer. C’est pour celà que Chancelle vend des accessoires pendant les vacances. « À partir d’un certain âge, les parents ne peuvent plus satisfaire tous les besoins. À 13 ou 14 ans, on commence à vouloir certaines choses : une tenue, une paire de chaussures… Quand les parents ont plusieurs enfants, c’est encore plus difficile. Travailler pendant les vacances, c’est aussi les soulager un peu », laisse-t-elle entendre. Carole et Bricelle sont des élèves respectivement en 6ème et 3ème, elles vendent de divers détergents (savon solide et liquide, javel, coton tige, bougie, pâtes dentifrice) pour leur mère et gagnent des revenus. « Nous vendons pour notre maman pendant les vacances. Elle nous donne parfois de l’argent qui peut varier entre 300 et 500 francs. Parfois elle peut le mettre dans une tirelire pour nous et aussi parfois peut nous payer des fournitures. Ça nous fait plaisir de vendre pour notre maman », ont-elles confié. De son côté, Charmelle, élève en 1 ère, commercialise la fibre canal plus et la sim Celtiis pour se faire des économies durant ces vacances. « J’ai décidé de faire ce Job pendant les vacances pour pouvoir subvenir à mes besoins. J’ai choisi l’agence Celtiis, je vends tous les jours du matin au soir, mon salaire dépend de combien je vends et de comment j’ai vendu. Je suis payé parfois à 12500f et ça dépend de comment tu te prends. Mon rôle est de faire souscrire les clients, de les amener à la direction pour qu’ils puissent payer leur connexion chez Celtiis », explique la commerciale.

Si les avantages varient et sont bénéfiques, les risques ne sont pas inexistants. C’est ce que confirme Sèdjro, un jeune apprenti maçon qui a embrassé un job physiquement exigeant. « Des fois même sur le chantier, tu veux commencer à travailler et si tu ne sais pas et tu casse une brique alors tiens-toi prêt à ne plus demander de l’argent avant d’aller à la maison… Avec tout ça, on rentre très fatigué puis on est obligé de prendre du gari afin de mettre quelque chose dans le ventre … », dit-il.  Habitué des jobs de vacances, Laurel tient à nuancer : « Je ne dirai pas à tous les jeunes de chercher un job. Certains ont des parents aisés qui refusent même qu’ils sortent. Mais pour ceux qui, comme moi, n’ont pas cette chance, je leur conseille de faire quelque chose pendant les vacances. Même si tes parents ne te demandent rien, regarde leur situation. Travailler, ce n’est pas juste gagner de l’argent, c’est aussi apprendre des choses. Tu développes des compétences, tu deviens plus mature. Si ta situation n’est pas stable, un job de vacances peut vraiment t’aider ».

Les jobs de vacances ne sont donc pas de simples occupations passagères. Ils constituent une véritable école de la vie : on y apprend bien des choses et surtout le sens des responsabilités. Reste à garantir que ces opportunités soient accessibles à tous, dans des conditions saines, légales et respectueuses de la dignité des jeunes travailleurs.

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