Angelo DOSSOUMOU
Bientôt trois ans et la probabilité ‘‘du déjà vu’’ au plan politique n’a jamais été aussi forte. A un an environ des législatives de 2026, l’échiquier politique est toujours resté figé entre les trois grands blocs représentés à l’Assemblée nationale. Du moins, depuis les législatives de 2023 où l’Upr s’est taillée la part du lion avec 53 députés contre 28 pour le Bloc Républicain et également 28 pour ‘‘Les Démocrates’’ sur les 109 sièges qui composeront l’Assemblée nationale, rien n’a visiblement changé. Bien au contraire. Sauf, une retouche plus souple des lois électorales, pour les législatives de 2026, on prendra certainement les mêmes et on recommencera. S’il est bien possible que les statistiques à savoir les taux récoltés par les trois blocs politiques aux législatives de 2023 et le classement au plan national changent, il n’en demeure pas moins que ce sont les trois premiers qui se partageront encore les premiers rôles en 2026.
Déjà, il est à noter qu’en 2023, l’Union progressiste le renouveau (Upr) déjà majoritaire depuis 2019 à l’hémicycle tournait autour de 37,56 % de l’électorat contre 29,17 % pour le Bloc républicain et 24,2 % pour ‘‘Les Démocrates’’. Au total, sur les sept formations en lice pour les législatives de 2023, quatre n’ont pas passé la barre des 10 % des suffrages exprimés sur le plan national, chiffre requis pour entrer au Palais des gouverneurs à Porto-Novo. C’est le cas du parti Mouvement des élites engagées pour l’émancipation du Bénin (Moele-Bénin) qui n’avait obtenu que 2,28 % des suffrages exprimés, et de la Force Cauri pour un Bénin émergent (Fcbe) qui s’était retrouvée à 4,5 %. Le Mouvement populaire de libération (Mpl) et l’Udbn entre-temps devenu Renaissance nationale (Rn) n’avaient quasiment pas existé lors des législatives de 2023.
2026 : tout sauf une partie de plaisir !
En 2026, les réalités seront certainement tout autres. Les trois grandes formations politiques vont en découdre pour changer la donne. Dans un contexte de fin de mandat, ‘‘Les Démocrates’’ joueront pour une alternative crédible tandis que la mouvance présidentielle à travers l’Upr et le Br tenteront de défendre le bilan du régime en place et confirmer dans les urnes. Quoiqu’il en soit et jusqu’à présent, les partis satellites à savoir Moele-Bénin, les Fcbe, Mpl et Rn n’ont pas démontré grand-chose pour prétendre à la capacité de bousculer la hiérarchie au plan politique. D’ailleurs, personne ne serait surpris que le Cadre de concertation de l’opposition crée il y a à peine deux semaines et qui regroupe ‘‘Les Démocrates’’, la Nouvelle Force Nationale (NFN), le Mouvement Populaire de Libération (MPL), la Grande Solidarité Républicaine (GSR) et le mouvement « Nous le ferons » de Daniel Edah ne soit pas un pas vers un plus large regroupement de l’opposition pour affronter les urnes en 2026.
Dans ce cas de figure, Moele-Bénin et le RN, deux partis soutenant les actions du président Patrice Talon devant un code électoral difficile à satisfaire auront la tâche très compliquée pour exister et résister aux vagues des trois grands blocs dans la course à l’hémicycle en 2026. Si, pour l’instant, rien ne laisse entrevoir les agendas des partis politiques sur d’éventuelles fusions ou de relecture du code électoral avant les élections législatives de 2026, il n’empêche que sur l’échiquier politique national, il y a les uns et les autres. Et tout porte à croire, que pour les plus petits partis, la coupe est tellement pleine et que la seule alternative qui leur reste est d’entrer en fusion ou de disparaître à jamais. Et puisque c’est la future bataille des éléphants qui intéresse et non les herbes qui en pâtiront, vivement 2026 et ces législatives qui promettent d’être âpres.