Le débat politique national est bipolarisé. D’un côté il y a les méchants, ceux qui gèrent le pouvoir. Ils sont coupables de tous les maux et cumulent tous les défauts. De l’autre, il y a les bons. Ils ne font rien, ne sont responsables de rien. Ah si quand même ! Ils font quelque chose : ils critiquent à longueur de journée, les pensées, les paroles, les actions et les omissions des premiers. Au nom du “peuple”, les bons ont toujours raison. Tandis que, au nom de tous ceux qui souffrent et en vertu des actes manqués, les méchants ont toujours tort. Ces ennemis intimes sont en croisade. Tous visent la conquête ou la conservation du pouvoir. Le gâteau qu’on n’a pas acheté est si doux. Donc les méchants rêvent de prolonger leur bonheur. Les bons, pour leur part, sont déterminés à combattre jusqu’au sacrifice suprême pour devenir les vrais méchants de demain. En allant au front tous les matins, ils doivent maugréer contre la galère. Et se dire in petto, “ Il y en a marre d’être bon. Qu’est-ce que ce serait génial de compter à nouveau parmi les méchants! ”. En somme, tout ça, c’est pour ça.
Anicet