Convaincre le Mali, le Burkina Faso et le Niger de renouer avec la Cédéao, c’est la mission que s’est fixée le président du Ghana. Après Bamako, au Mali, et Niamey, au Niger, ce week-end, John Dramani Mahama est à Ouagadougou, au Burkina Faso lundi 10 mars. Il s’agit de la dernière étape de sa tournée dans le pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). Voici les enjeux de cette visite.

Juste avant de décoller, ce lundi matin 10 mars, pour Ouagadougou, John Dramani Mahama a cassé les codes diplomatiques sous-régionaux, en évoquant, sur les réseaux sociaux de la présidence, « la nécessité d’une reconnaissance de l’Alliance des États du Sahel par la Cédéao », une proposition visiblement évoquée par le chef de l’État, à Niamey, dimanche 9 mars, avec le numéro un de la junte, Abdourahamane Tiani.
« Faire un tour d’horizon de la coopération. » Voilà comment la présidence du Burkina Faso présente cette visite dans un communiqué diffusé dimanche 9 mars. Au menu, comme à Niamey et Bamako, il y a la volonté de lutter contre le terrorisme, de développer les relations économiques.
Sur le tarmac, John Dramani Mahama a été accueilli par le numéro 1 de la junte, le capitaine Ibrahim Traoré. Les deux hommes se sont entretenus au salon officiel de l’aéroport international Thomas Sankara avant de se rendre au palais présidentiel de Koulouba.
Choix stratégique
En toile de fond donc, le cœur de ces voyages officiels de John Dramani Mahama : la volonté annoncée de réintégrer les trois États de l’AES au sein de la Cédéao. Boucler cette tournée régionale à Ouagadougou, c’est aussi un choix stratégique et une marque d’amitié du président ghanéen, car c’est avec Ibrahim Traoré que s’est enclenché ce processus diplomatique.
Invité comme ses homologues du Mali et du Niger, le capitaine burkinabè est le seul à avoir fait le déplacement à Accra le 7 janvier pour l’investiture de John Dramani Mahama qui espère donc, sans doute, des avancées concrètes à l’issue de ce déplacement à Ouagadougou. Car pour le moment, la situation semble bloquée à l’issue des deux premières étapes de cette tournée.
Un « terrain d’entente » ?
À Bamako, alors qu’Assimi Goïta ne s’est pas exprimé, le chef de l’État du Ghana a affirmé qu’il était encore possible « de trouver un terrain d’entente ». À Niamey, le communiqué commun diffusé dans la nuit de dimanche à lundi ne fait aucune mention de la Cédéao et des liens rompus entre l’AES et l’instance sous-régionale.
Source : rfi