Un auteur anonyme a dit que la vérité est si obscure en ces temps et le mensonge si établi, qu’à moins d’aimer la vérité, on ne saurait la reconnaître. En vertu de quoi, on se perd dans les empoignades des esprits paraissant suralimentés mais plutôt prétentieux qui prennent les réseaux sociaux en otage, par leurs démonstrations plus ou moins intéressées. Le fait est que dans toute situation, chacun croit être le détenteur exclusif de la vérité, ceux d’en face étant perçus comme des cancres et des attardés. “La klébéture intégrale” dira l’autre. En réalité, la vérité est une conception personnelle. Elle découle du parcours, du niveau de connaissance, de la situation sociale, des objectifs, des intérêts, bref, du ressenti de celui qui s’exprime. Principalement dans la conduite des affaires de l’État comme dans l’animation de l’opposition, il y a mille vérités qui sont assénées lorsque mille personnes s’extériorisent. Dans ce domaine, il n’y a pas de vérité absolue. Tout dépend de celui qui parle et de celui qui écoute. Au demeurant, il est difficile de croire qu’un homme dit la vérité quand vous savez que vous mentiriez si vous étiez à sa place. C’est pourquoi la vérité doit être considérée à la fin, comme une simple question de position et d’intérêt du moment. C’est là, la seule vérité.
Anicet